Infolettre mensuelle du Professeur Voyer

Comment diminuer la charge de travail des soignants lors des repas tout en favorisant l’autonomie et la dignité des personnes atteintes de problèmes cognitifs?

En généralisant un peu, on pourrait dire que pour les soignants, les repas représentent une tâche. Lors de leur quart de travail, ils ont un nombre déterminé de résidents à aider lors des repas. Si l’autonomie de plusieurs résidents est très affectée, leur tâche sera d’autant plus lourde et le temps disponible par résident sera ainsi réduit. Ce contexte n’est pas toujours favorable à une « activité repas » agréable. 

 

Les études nous indiquent pourtant que les repas sont d’une grande importance pour les personnes atteintes de problèmes cognitifs et leurs proches. Il s’agit d’un moment unique permettant de stimuler les capacités de la personne et socialiser :

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4600313/pdf/12877_2015_Article_120.pdf

 

 

Dans les milieux cliniques, on adapte l’aide offerte lors des repas selon l’autonomie fonctionnelle de la personne. On déterminera si la personne atteinte de problèmes cognitifs s’alimente: seul avec ses ustensiles, avec difficulté, avec supervision/stimulation ou avec une aide totale. Or, il nous manque une option! Il faudrait créer la catégorie « s’alimente seule avec ses mains », ou l’appeler l’option « manger-mains ».

Pour créer cette option, il faut la collaboration des cuisiniers, car le « manger-mains » doit être appétissant et préserver la dignité pour qu’il soit efficace.

Si la France et les États-Unis l’offrent, on pourrait certainement l’offrir aussi! Ils appellent cette approche le « manger-mains » ou « le Finger food»

https://www.nutrisens.com/alzheimer/la-solution-manger-main-dans-la-maladie-dalzheimer/

Ainsi, des résidents qui ont normalement besoin de l’aide des soignants pour manger (aide totale ou aide partielle) pourraient avec cette approche s’alimenter de façon autonome avec leurs mains et à leur rythme. La charge de travail des soignants est ainsi diminuée alors que « l’activité repas » est rehaussée pour les personnes atteintes de problèmes cognitifs.

Ne serait-il pas temps d’offrir le manger-mains aux personnes atteintes de problèmes cognitifs au Québec?

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