"J’ai pris en main mon premier ballon de handball en CM2, lorsqu’une éducatrice et joueuse du club de ma commune est intervenu à l’école. C’était devenu mon sport extra-scolaire, après de multiples tentatives avec d’autres activités telles que la natation et le basket. Il est vrai qu'avec le basket il y a une logique sportive semblable, mais le handball … c’est plus cool et la cible plus grande! B)
J’ai commencé alors dans l’équipe des -12 ans en Martinique (US Arsenal). Nous avions une très belle équipe à l’époque, dont beaucoup de joueuses sont actuellement en Nationale.
J’ai débuté à l’aile. Ce n’était pas simple mais je devais et, voulais, devenir plus forte. Nous avons évolué quasiment avec la même équipe de -12 à -18 ans.
J’avais passé des détections avec le Pôle Espoir de la Martinique, mais la scolarité était plus importante pour mes parents que pour moi, à l’époque.
Avec les études, j’ai déménagé à Rennes, où j’ai rejoint Rennes Métropole Handball. L’équipe était soudée ; même avec une grande disparité d’âge.
Qu’on gagne ou qu’on perde, il y avait toujours une 3ème mi-temps entre copines, sans oublier le coach !
Évoluant titulaire à l’aile gauche, je progressais encore en compétences. J’ai toujours eu cette envie de progresser, encore et encore (on n’arrête pas le progrès). Nous avons évolué de la départementale à la région.
Les années à Rennes n’ont pas été de tout repos.
Avec la fac (STAPS) et les entraînements, la fatigue m’a rattrapée, avec des entorses aux chevilles à répétition et un magnifique LCA (une belle cerise sur le gâteau).
Et cela sans jamais arrêter d’aller au gymnase pour supporter mon équipe ou aider mon club.
Je demandais même à mon coach de me donner des exercices à faire assise sur une chaise : c’est là que j’ai commencé à travailler plus les gestes au tir, dont la roucoulette (aujourd’hui pas toujours bien maîtrisée, ahah).
Mais, j’avais ce besoin physique d’être au gymnase. C’était plus fort que moi. Le LCA avait beaucoup impacté mon niveau de jeu tant sur l’aspect physique que psychologique. Mes premiers retours sur le terrain étaient très appréhendés, je voyais bien que les entraînements étaient « catastrophiques ».
J’ai dû quitter Rennes. Oui, j’ai beaucoup déménagé pour les études et la vie professionnelle !
Puis j’ai rejoint l’équipe du CRAHB (à côté de Toulouse).
Là-bas, la région Occitanie était un peu pauvre en équipe (garçon comme fille), avec une trop grande différence dans les poules.
Nous avons évolué en régionale, supervisé par une équipe en Nationale 3.
Les entraînements et le niveau d’exigences étaient très durs, avec mes appréhensions et les douleurs au genou, qui continuaient à me suivre.
De plus, il manquait des joueuses sur la base arrière, notamment au rôle de demi-centre. Ne pouvant pas m’exprimer physiquement à l’aile, j’ai migré à ce nouveau poste, tout aussi enrichissant que complexe.
Pour me sortir de là, un préparateur mental m’a beaucoup aidée sur la perception de ma confiance en moi, de mon estime, et de mes qualités physiques. C’était très dur pour moi de ne pas être « comme avant ».
On continue le tour de France, avec le club de Saint-Flour (Cantal) et de Guilherand-Granges (Ardèche). Je ne suis pas restée longtemps dans ces clubs là avec le Covid, mais les équipes étaient tout aussi accueillantes, et avec un niveau de jeu très intéressant.
J’ai dû quitter Guiherand à contrecoeur, pour pouvoir rejoindre le club que vous connaissez bien, HB Biard.
C’était compliqué pour moi, avec mes horaires de travail, de trouver les bons horaires d’entraînements, une équipe et un coach.
Après avoir fait un essai à Grand Poitiers et Mignaloux, j’ai opté pour Biard.
Depuis 3 saisons déjà, l’esprit des équipes féminines a bien évolué ; le temps que les nouvelles recrues puissent s’intégrer au groupe.
Romain, le coach de l’équipe 1 actuellement, nous a permis de monter en Prénationale (en maintien depuis 2 ans maintenant, même si cette saison est loin d’être finie).
Romain est un jeune coach plein de ressources, qui apprend encore sur le terrain avec ses équipes jeunes et seniors.
Chaque week-end, les choix ne sont pas toujours évidents. Le niveau d’attente en Prénationale est actuellement le niveau où je me sens la plus compétitrice dans l’âme. J’apprécie tout de même de jouer et de partager des matchs avec l’équipe 2 supervisée par Pascal (ancien joueur de haut niveau).
Aujourd’hui, je pense que Biard sera très certainement le club où je finirais ma carrière handballistique et j’en serai fière. J’ai encore de belles années devant moi, j’avoue, mais les cheveux blancs commencent à se propager, haha !
Ce club est vivant et bouge ! Les bénévoles nombreux (même si on n’en a jamais assez), et dès que je peux, j’aide. J’ai dû aussi stopper l’arbitrage cette année, pour des raisons personnelles, mais peut-être qu’un jour je reprendrai le sifflet.
Cela fera bientôt 20 ans que je fais du handball maintenant, et rien ne m’arrête. Je suis très assidue aux entraînements, et à ma vie professionnelle qui me demande beaucoup d’énergies physiques.
Étant coach sportive chez Elancia à Poiters Expo, ma vie tourne autour d’activités physiques complémentaires : séances de musculation, biking, course à pied, yoga et bien-être.
Des fois, en fin de journée, je suis un peu KO technique. Romain et les copines sont à l’écoute.
Grande compétitrice, je me donne toujours à fond, en gardant les acquis de chaque club que j’ai pu intégrer."
Anaïs