Salutations chers vous,
J’imagine, qu’à l’image de tous mes congénères, beaucoup de choses, d’événements, positifs, agréables, douloureux ou négatifs, m’arrivent.
J’ai constaté que tout cela n’arrive que par vagues successives, même si on n’en s’en pas systématiquement bien compte.
Grâce à mon activité diaristique, je peux me projeter sur plusieurs années désormais et constater que c’est souvent à la même période, aux mêmes saisons, que certains types d’événements et certaines décisions ont lieu en moi. Cela ayant un impact, nécessairement, mais pas toujours visiblement et manifestement, dans mes actions, créations, visions, etc.
Aujourd’hui, j’avais envie de vous faire part de mon doute, de mes doutes.
Dubitative, je le suis, mais pas au sens de suspicieuse, de méfiante, au contraire, ma naïveté primaire et toute naturelle reste au premier plan, et tient par la main le saint et très sain doute, qui me permet d’avancer, chaque jour vers je-ne-sais-toujours-pas-quoi, mais on va dire vers moi-même ou vers Dieu, ou vers la Vérité (”une meilleure version de moi-même”, cette expression me fiche une nausée !), bref, vers un truc censé être mieux et vachement plus sympa que ce que je laisse derrière moi, sans aucun regret, mais avec une douce nostalgie, et surtout de l’amour, celui d’avoir toujours été et fait ce que je voulais.
Ce doute, je ne le conceptualiserai pas ici, puisque René, de son patronyme Descartes l’a très bien fait, notamment dans le Discours de la Méthode (1637), qu’il écrit alors qu’il n’a même pas vingt-cinq ans.
Je repense d’autant plus à lui suite au dernier épisode du Logos Club, puisque dans le chapitre 8, intitulé “Ennui et Divertissement” (que j’aurais aussi bien pu nommer “Enfer et Damnation”), j’évoquais la théorie en ces endroits du jeune Blaise Pascal, dont le père était ami avec René Descartes.
Mais donc, quid du doute chez moi, là tout de suite, au point de devoir vous écrire à ce popos.
Tout simplement parce que ma Méthode (μετά + ὁδός), mon Chemin, vous savez, Celui dont je parle tout le temps à qui veut l’entendre (ou pas), hé bien, il est peut-être rectiligne, ou veut peut-être l’être, mais à l’échelle de ma vision, il semble chaotique, escarpé, replié sur lui-même, n’ayant aucun cap, etc.
Ma boussole, elle est double : le désir me guide avant tout, l’Amour le suivant comme son ombre, mais le doute accompagne toujours ce désir, et ce, systématiquement, à retardement, et parfois même à rebours… (du coup, bah direct, ça fait penser à Huysmans ! Bonjour la déprime !!).
Le doute, mon guide sur le Chemin de la vie, mais surtout mon Guide suprême sur le chemin artistique, lui, m’a rappelée à l’ordre, déjà lundi dernier alors que je passais ma journée à réfléchir, lire, étudier et élaborer le dernier chapitre du Logos Club. Non je ne regrette pas d’avoir entrepris ce podcast, non je ne regrette pas d’avoir démissionné de mon émission de radio en 2020.
Mais, je ne sais pas, lorsque je terminai l’enregistrement, lundi soir, même si ma voix venait de dire “rendez-vous lundi prochain pour un nouveau chapitre du Logos Club”, au fond de moi, je me disais : “je sais que ce sera le dernier, lundi prochain je prendrai probablement le micro, mais pour annoncer que j’arrête”…
Alors, tout de suite les sirènes sont venues : “ah mais tu n’es pas courageuse si tu t’arrêtes”, j’imaginais même les propos de pseudo connaissances, qui ne s’adressent même plus à moi, ni à qui je m’adressent, qui aiment et surgissent dans ma vie seulement lorsqu’il y a soupçon d’échec, ou échec effectif, avec de douces ou acides paroles : “Oh mais c’est dommage d’arrêter maintenant, alors que ça commençait à marcher”, “Ah mais je comprends pas pourquoi tu n’es pas connue avec tout le travail que tu fournis”….
Coupons court immédiatement à tout cela, car si parmi vous mes très chers lecteurs, certains rapaces sont là uniquement pour jouir de ma défaite, et je sais que ce n’est pas le cas (je fais régulièrement un nettoyage des abonnés à cette newsletter, qui n’en est pas une), donc sachez, bien , et il est probable (flagrant) que je m’adresse maladroitement à moi-même ici, que si je cesse une chose, ce n’est pas que j’abandonne, parce que je n’ai pas connu la Gloire, ou parce qu’on m’a dit que ce n’était pas intéressant, ou encore du fait que j’ai très peu de lecteurs et d’auditeurs, non, si je cesse une chose, c’est pour en faire une nouvelle.
Enfin, ceux qui ont écouté les Logos Club le savent, j’ai un rapport particulier avec l’oralité, et je me demandais, lundi soir, après avoir travaillé des heures, avec grande joie, notamment à relire et me faire ma propre idée des Pensées (1670), de Blaise Pascal d’une part, mais aussi d’une grande détresse et fatigue de m’être consacrée exclusivement à cela de 6h30 du matin à 22h le soir-même, d'autre part …
Je me demande si j’aurais pu atteindre le même raisonnement, le même résultat en étudiant autant, mais de manière moins condensée. Je me demande si parler ne me coûte pas trop (je parle très peu, contrairement à ce qu’on pourrait croire, parce que oui, je suis “bavarde” en présence d’êtres humains qui me sollicitent ou à qui je m’adresse, mais justement, du fait que je déteste parler - entre autres - je suis rarement avec des humains… très très rarement, leur présence me fatigue trop…)
J’ai beaucoup aimé le Logos Club, je l’aime toujours, de même j’ai beaucoup aimé le Pilgrimystic Post et je l’aime toujours, cependant l’heure est au bilan…
Je vois ce qui "marche" et ce qui ne marche pas, et croyez-moi, je ne me fie pas aux statistiques des réseaux sociaux ou de mon site web. Car, obtenir une audience rapidement, que ce soit pour ce que je publie à l’écrit ou à l’oral, via les réseaux, c’est très simples, mais je ne veux pas avoir à en passer par là. Le faire, ce serait consacrer du temps à des choses qui ne m’intéressent pas, énergivores, et qui m’empêcheraient de passer du temps à réaliser ce que je préfère, à savoir : vivre (lire, écrire, étudier, et marcher, et être dehors, en gros !)
Je doute donc, avec joie et plaisir, ayant conscience et me félicitant pour tout ce que j’ai réussi à faire par moi-même.
Je ne me serais pas crue (!) capable de tenir des délais, que je m’étais imposée seule, avec pour seule récompense, celle d’avoir tenu mes objectifs bi-hebdomadaires (Lundi : podcast - Logos Club ; Jeudi : Newsletter - Pilgrimystic Post), car rien d’autre ne m’intéressait au départ de cette aventure.
Evidemment, et je l’ai déjà écrit, la semaine passée je crois, j’ai besoin, comme tout être humain, de réaction, peu importe leur valeur (positive ou négative), non pas sur mon travail, mes créations, mes productions, mais sur ce que je suis, donc de fait, en l’occurrence, sur les choses que je rends publiques.
Ne me rendant pas très souvent publique en personne (cela est en passe de changer, tout comme ça a déjà été le cas par le passé), ce sont mes productions littéraires, écrites et orales, qui devaient, pour mon équilibre, générer des réactions d’un public, plus ou moins choisi, tout du moins confidentiel.
Je doute, non pas de mes capacités, c’est bon maintenant, j’ai passé l’âge, mais je doute du format, du temps, de l’énergie, du style, de la temporalité, que je donne à ce que je veux rendre public parmi mes créations (je ne veux pas et ne rends d’ailleurs pas public tout ce que je crée, je savoure jalousement une vie privée qui me ravit, d’autant plus que personne ne la connaît, et n’ait à en connaître !).
Ce sont donc des questions comme celle-ci qui me taraudent en ce moment :
Et si j’arrêtais d’envoyer mes textes du jeudi au format “newsletter”, directement dans des boites au lettres ?
Et si finalement je n’en faisais pas des articles de blog, avec pour ceux qui le souhaitent un abonnement, leur permettant d’être informés dès la publication d’un nouveau billet / post de blog / donc de Pilgrimystic Post !? Tout en gardant la même rigueur dans la fréquence de parution desdits posts…
Et si finalement je n’envoyais pas réellement une newsletter, ponctuellement, uniquement lorsqu’il y a quelque chose de vraiment “nouveau”, original et inédit, à exprimer (dates de scènes, galas, expositions, compétitions, publications de livres, etc.) ? Du coup, sans régularité de publication !
Et si je continuait le Logos Club, mais uniquement quand j’ai vraiment envie de produire quelque chose de très sympa au niveau auditif, en prenant le temps de réaliser un podcast pour le plaisir, et pas pour faire une version orale d’un truc que j’aurais très bien pu écrire !??
Voilà, en partie les questions que je me suis posées cette semaine, et que j’avais envie de partager avec vous, parce que cela fait désormais 19 semaines, que je vous écris chaque jeudi, et je peux vous assurer d’une chose : moi qui écris au quotidien depuis très longtemps, l’écriture a un véritable pouvoir certes, mais l’écriture publique a un pouvoir que n’a pas l’écriture privée (qui n’est pas destinée à être lue), et pour ma part, ce pouvoir est celui du progrès, de l’innovation, de la création, et donc de l’Art.
En vous remerciant de m’avoir lue, en vous invitant également à me donner votre avis sur le sujet (dont j’espère je ne tiendrais pas compte, pour rester seule à décider à bord), pour élargir mon champ de réflexion et de possibilités,