Le premier musicien pourrait bien avoir été une musicienne ! |
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Voilà de quoi balayer les préjugés et poser les bases attendues d'une culture de l'égalité dans la musique : selon Charles Darwin la musique serait apparue avant le langage parlé. Les mères auraient eu recours à des mélodies et des rythmes chantés pour tranquilliser leurs enfants à distance, sans avoir besoin d’utiliser leur bras occupés à d’autres activités comme la cueillette ou la fabrication d’objets. La flûte avec le sifflet et le racleur fait partie des instruments les plus anciens connus. L’anthropologue Maurice Godelier, dans son livre «Les métamorphoses de la parenté», évoque les mythes de la civilisation Baruya (Nouvelle Guinée) qui créditent les femmes de l’invention de la flûte. Ce premier instrument mélodique aurait le pouvoir symbolique de faire naître et «croître» des enfants. |
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Au cours de l’évolution, il est permis de penser que les pratiques musicales, étaient partagées de la même manière par les femmes et par les hommes. Les dernières découvertes paléontologiques confirment l’hypothèse d’une égalité des deux sexes. Tous deux semblent avoir bénéficiés des mêmes libertés et égards jusqu’à la sédentarisation, il y a environ 10 000 ans. Si les figures féminines et maternelles peuvent être envisagées comme origine de la musique, elles seraient aussi selon Silvia Bencivelli, à la racine de notre forte attraction pour elle. Dans son ouvrage « Pourquoi aime t-on la musique ?», la médecin et journaliste scientifique avance que l'écoute et la pratique musicale pourrait être "un moyen transitionnel de retrouver le plaisir et l’apaisement des expériences sensorielles primitives". En effet, l’ouïe est le premier sens perçu par le foetus. A la manière d’un métronome, les battements cardiaques maternels rythment la vie in-utéro. Une fois né, le bébé est immédiatement apaisé par les balancements et les mélodies des berceuses. Une sensibilité conservée toute la vie quelqu'en soit l’instrument ou le genre musical préféré... |
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Maurice Godelier, Les métamorphoses de la parenté, Flammarion - 2004 Pourquoi aime t-on la musique ? Silvia Bencivelli, éditions Belin - 2009 Gravure rupestre du Tassili (Algérie) datée de 4000 av. J.-C. |
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L’origine de la tradition des flammes dans les concerts |
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D’où le public des concerts tient-il ce rituel qui consiste à brandir des lumières (aujourd’hui des téléphones portables) pour manifester un moment fort avec l’artiste ? L’origine remonte à l’été 1969 sur la scène du mythique festival de Woodstock. Le 15 aout un peu avant 23h, Ravi Shankar quitte la scène sous une pluie battante. Le système électrique n’est pas sécurisée et le groupe suivant refuse de jouer. C'est alors qu'une jeune inconnue d'à peine vingt-deux ans va sauver la soirée. Seule avec sa guitare acoustique, Mélanie va raviver la flamme du festival et réchauffer les 500 000 personnes trempées par la pluie. Le style, et la ferveur de la jeune auteure-compositrice-interprète impressionne le public qui, pour l’encourager allume tout ce qui peut briller : bougies, briquets ou lampes électriques. |
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Telles des lucioles, des milliers de lumières vont illuminer toute la colline donnant à l’évènement musical une dimension surnaturelle. Une expérience extraordinaire pour Mélanie qui lui inspirera l’un de ses plus gros succès « Lay Down » qu’elle interprète en 1970, avec The Edwin Hawkins Singers. |
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Sur ce même album figure Look What They Done to My Song qui se place en haut des classements et sera reprise par Ray Charles, Nina Simone, Miley Cirrus, Arno... Quelques mois avant Woodstock, Mélanie Safka de son vrai nom, avait stupéfié la scène parisienne avec Bobo's Party. |
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Les chansons que la new-yorkaise d'origine ukrainienne et italienne écrit, compose et interprète avec beaucoup d'intensité se distinguent par leur profondeur et leur force émotionnelle. Elle vendra plus de 80 millions de disques à travers le monde. Le festival de l’ïle de Wright en 1970 l’acclame, l’Assemblée générale des Nations Unies, lui fait une ovation, les radios se la disputent, les plus grandes salles du monde l’invitent pour leur inauguration tels le Royal Albert hall et le Carnegie Hall à Londres, le Metropolitan Opera de New-York, et l’opéra de Sydney. |
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Parution livre Sex Revolts. Rock’n’Roll, genre et rébellion Simon Reynolds et Joy Press, traduit de l'anglais par Samuel Roux La découverte, Philarmonie de Paris-Cité de la Musique, 496 p., 24€ |
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Ecrit en 1995 par deux fans de rock qui pointaient la "misogynie rebelle" comme fondement de la contre-culture, ce livre vient tout juste d'être publié en version française. Vingt-six ans plus tard est-on disposés en France à accueillir l'analyse des auteurs qui affirment que le rock est ontologiquement sexiste, phallocrate et machiste ? Un fléau disent-ils, qui assombrit leur écoute… Le livre débute par une analyse des œuvres fondatrices, cinématographiques ou littéraires qui ont alimenté cette mythologie androcentrée, en excluant les femmes, ou au mieux les envisageant comme des castratrices. Le constat qu’ils font de cette culture s’accompagne d'un impressionnant panorama des artistes rock qui depuis les années 1960, se sont attachés à déconstruire certaines formes de masculinité, tout en demeurant profondément misogynes. Sex revolts retrace aussi l'histoire de la rébellion des femmes dans le rock ; celle de musiciennes qui, telles Patti Smith, Siouxsie Sioux ou Courtney Love, ont dû composer avec cet héritage majoritairement masculin pour créer leur propre répertoire et libérer leur énergie. |
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Loin des formats habituels et en toute liberté, Alpha Petulay trace sa propre route, inédite et joyeuse. Entre sonorités africaines issues de ce Congo qui l’a vu naître et chaleur de ce Brésil où elle a grandi, l'artiste réussit à fusionner l’énergie rock avec les vibrations afro. Elle commence à composer dès l'âge de 10 ans, influencée par ses parents qui chantent et jouent de la guitare. Une petite décennie plus tard, elle autoproduit son premier album "Delight Tribal". En 2013, Alpha Petulay assure la première partie de Jacques Higelin et élabore différents projets musicaux. |
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Après "Right Now", un album aux tonalités très rock sorti en 2019 et inspirée par tout ce que la pandémie a comme conséquence sur l'humanité, elle revient avec un single solaire "Pokeleia", hymne d’amour, de partage et véritable appel à l’harmonie pour aider à guérir ce monde qui a du mal à panser ses blessures actuelles. |
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Que ce soit les premières musiciennes préhistoriques, Mélanie en 1969 ou Alpha Petulay en 2021, les femmes musiciennes ont souvent en commun une grande générosité et placent l'humanisme au cœur de leur art... |
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