Les aînés sont les plus grands utilisateurs du système de santé. Pourtant, même s’ils représentent notre « patient type », notre façon de leur transmettre des informations importantes n’est pas toujours adaptée aux changements qu’ils vivent sur le plan cognitif. Or, ceci peut avoir des effets négatifs sur leur santé, car ils pourraient ne pas retenir des informations essentielles à la sécurité d’un traitement qu’ils reçoivent. Il faut le répéter les aînés peuvent apprendre de nouvelles informations, mais il faut ajuster notre façon de faire pour obtenir un enseignement efficace. Dans le cadre de cette infolettre, je souhaite mettre l’emphase sur une seule fonction cognitive à savoir la capacité de concentration. Cette dernière fait référence à la capacité d’une personne à garder son attention sur une tâche malgré la présence d’un stimulus dérangeant. La douleur est un bon exemple de stimulus dérangeant. En effet, une personne a besoin de beaucoup de concentration pour retenir le contenu d’un enseignement s’il souffre d’une douleur vive. Sa capacité d’apprentissage sera réduite. Il faut rappeler que le vieillissement cause une diminution de la capacité de concentration. Ainsi, l’impact des stimuli est plus grand sur la capacité d’apprentissage de l’aîné que chez les personnes plus jeunes. Malgré ce changement pourtant bien connu, il m’arrive encore de constater qu’on ne tient pas toujours compte de cette diminution de la concentration des aînés. Par exemple, des informations importantes sont transmises dans un corridor bruyant ou encore au poste du personnel infirmier alors que les sources de distractions sont nombreuses. Qu’est-ce qui pourrait être fait lors d’un enseignement à un aîné de 80 ans pour améliorer la situation?
- Éliminez les sources de bruit
- Éteindre la télévision et la radio
- Fermer la porte de la chambre
- Choisir le lieu le plus tranquille possible de votre milieu clinique…
- Assurez-vous que c’est le bon moment pour faire un enseignement
- Est-ce la fin de la journée et l’aîné est épuisé ?
- Est-il souffrant ?
- Est-il sous l’effet d’un médicament sédatif ?
- A-t-il faim, chaud, froid ou encore envie d’aller aux toilettes ?
- Évitez la cascade sensorielle
- Porte-t-il ses lunettes ?
- A-t-il son appareil auditif ?
- Est-ce que la pièce est bien éclairée?
Voilà quelques stratégies simples qui pourront vous aider à augmenter l’efficacité de votre enseignement. Lorsque plusieurs de ces variables ne sont pas contrôlées, il faut vraiment se questionner sur la pertinence de faire un enseignement… De même, il ne faudrait surtout pas blâmer l’aîné qui a « encore oublié » des informations importantes. Parfois, c’est notre enseignement le vrai problème…