PILRIMYSTIC POST

Numéro 6

« Je suis comme le roi d’un pays pluvieux,

Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très-vieux,

Qui de ses précepteurs méprisant les courbettes,

S’ennuie avec ses chiens comme avec d’autres bêtes. »

 

Charles Baudelaire,

Spleen et Idéal LXI, Les Fleurs du mal, 1857

Edvard Munch - Melancholy (1894)

Chers lecteurs,

 

Vous arrive-t-il d’être plongé dans un état mélancolique, et d’apprécier cela ?

Vous est-t-il déjà arrivé de rechercher à vivre cet état mélancolique, ou bien faites-vous tout votre possible pour l’éviter au maximum ?

 

Je veux ici redonner à la Mélancolie, ses lettres de noblesse.

 

Aujourd’hui, dans un monde où il faut être performant, en bonne santé, mentale et physique, on lutte sans cesse contre la dépression, une certaine forme de nostalgie et la mélancolie…

Composante officielle de l’état dépressif, la Mélancolie, tout comme la dépression, ont je pense, leur mérite d’exister.

Loin d’être « le mal du siècle », celle-ci sévissait déjà nos ancêtres, et, grâce aux travaux d’Hippocrate, et d’Aristote, on sait que la dépression est inhérente à la condition humaine.

Libre à chacun, s’il en est frappé, de s’en défaire, avec les moyens qui lui sont disponibles.

 

Ce que je veux soulever ici, c’est le lien entre mélancolie et créativité. En effet, sous l’égide de Saturne-Cronos tout puissant, qui règne avant le solstice d’hiver, nombre d’artistes se sont révélés.

Connaîtrions-nous Baudelaire, Verlaine, Rimbault, Munch, Hopper, Mylène Farmer… sans l’impact destructeur et créateur que leur insuffla, la muse Mélancolie ? 

 

Ceux qui me connaissent savent combien je chérie la mélancolie, et comment j’ai avec elle, des rapports paradoxaux.

Non seulement, je considère la mélancolie, à la fois comme objet de création artistique, mais aussi comme sujet, et c’est celle-là même que j’ai coeur à apprécier, voire à rechercher.

 

À propos, voici un article de septembre 2021, qui a été rédigé après un plongeon dans la mer mélancolique de mon esprit.

Et si le " je " n'existait pas ? Et si tout était une fiction ?

Il arrive un moment, dans une vie matérielle terrestre et humaine, où les certitudes quant à l'organisation de la réalité nous échappent...

En effet, personnifier la mélancolie, comme le fait Baudelaire, me plaît, lorsque j’imagine que c’est elle qui, venant s’incarner dans ma chair, fait se mouvoir ou non, mon corps dansant, ma plume impatiente, et surtout mes pensées.

De ces pensées mélancoliques jaillissent bien souvent mes idées et mes envies les plus exaltantes et mes projets les plus aboutis.

C’est un véritable élan vital que de connaître ce noble désespoir.

 

Dépouillé, endeuillé du Tout, l’artiste émerge du Néant, et, chevauchant dame Mélancolie, il génère l’inédit.

 

Enfin, et tentant de faire de ces courriels un simple clin d’oeil, un instantané sur ma pensée du moment, je termine cette missive en ayant envie d’approfondir le lien entre Temps et Mélancolie, d’une part à cause des noms grec et romain du titan, père de Zeus-Héraclès, fils du Ciel et de la Terre, mais aussi à cause de mes lecture et relecture du moment :

Mishima d’une part, avec Le Pavillon d’Or, et d’autre part, Proust dans La Recherche du temps perdu.

Ces deux auteurs délivrent chacun à sa manière, une oeuvre sensationnelle, où le corps et l’esprit des protagonistes, servent de support universel pour transmettre des émotions au lecteur : insensibles s’abstenir !

 

En vous souhaitant un bon Chemin, que la Paix soit sur vous,

 

Habiba

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Habiba Hafsaoui-Hellégouarch, pour Habiba Moon

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