La santé mentale des jeunes adultes en temps de pandémie

Les recherches récentes sur la santé mentale dressent un portait inquiétant des jeunes adultes.

Les recherches récentes sur la santé mentale dressent un portait inquiétant des jeunes adultes. Une étude révèle que la prévalence d’anxiété et de dépression chez les jeunes de 18 à 24 ans continue à monter depuis le début de la pandémie : elle est maintenant rendue à 46 % (comparativement à 37 % en septembre 2020).


Des résultats préliminaires de notre étude sur la santé mentale positive (bien-être) révèlent que la prévalence de la santé mentale optimale est plus faible chez les jeunes adultes comparativement aux autres groupes d’âge. Tout ceci indique que ces jeunes semblent être plus fragiles psychologiquement durant la pandémie. Ceci est d’autant plus inquiétant considérant les nouvelles mesures de confinement décrétées par le gouvernement.

Nous savons que la transition à l’âge adulte est une période charnière dans l’histoire d’une vie, une période marquée par plusieurs changements sur les plans familial, de couple, scolaire et professionnel. Une période où les amitiés, les relations amoureuses, les contacts sociaux sont très importants. Or, en période de confinement, tout ceci est chamboulé, les points de repère n’étant plus présents comme avant. Même si nous sommes tous et toutes en train de traverser une période complexe actuellement, il faut comprendre que les jeunes adultes ne la vivent pas de la même façon. Il est essentiel d’être à l’écoute de leurs réalités, de leurs vécus et de leurs besoins, surtout compte tenu de leur état psychologique particulièrement fragilisé actuellement.

La transition à l’âge adulte est période où les amitiés, les relations amoureuses, les contacts sociaux sont très importants. Or, en période de confinement, tout ceci est chamboulé, les points de repère n’étant plus présents comme avant.

La bonne nouvelle est que nous savons que même lorsque les jeunes adultes connaissent les pires adversités au courant de leur vie, ils/elles peuvent en ressortir résilient.e.s.  Ceci dit, que peut-on faire pour mieux les entendre et les soutenir à travers cette période bouleversante? Comment peut-on favoriser leur résilience? 

Écoute et créativité

Il n’y a pas de recette miracle. Une première étape serait de ne pas diminuer l’importance de ce que les jeunes  vivent. Les encourager à identifier ce qu’ils/elles ont l’impression de manquer et à trouver des substituts temporaires pouvant partiellement les satisfaire. Ce sont eux et elles qui sauront nous dire ce dont ils/elles ont besoin. Il faut aussi favoriser le maintien des contacts réels (dans le respect des mesures sanitaires) et virtuels avec les pairs. 

En étant créatifs, il est possible de maintenir les contacts sociaux même en temps de confinement, mais autrement qu’à l’habitude.  Il faut surtout entendre leur point de vue et LEUR narratif de la situation, trop souvent les prises de position ne tiennent pas compte de l’expertise des jeunes, celle de leur vécu!  Finalement, pour les plus vulnérables qui sont déjà aux prises avec des problèmes de santé mentale ou qui en développent, rendre accessibles les services psychosociaux privés (psychologues, psychoéducateurs, travailleurs sociaux) en remboursant les honoraires (ex. : par la RAMQ).

En attendant que le gouvernement finance ce type de service professionnel, nous invitons nos collègues psychologues et psychothérapeutes à prendre chacun.e un.e client.e pro bono durant la pandémie. Oui, nous sommes très conscientes que les professionnel.le.s en santé mentale vivent aussi des difficultés actuellement. Après tout, nous sommes des êtres humains, comme tout le monde, vivant des conséquences de la crise sanitaire sur notre santé psychologique, notre vie familiale, professionnelle et sociale. C’est pour cela que cet appel s’adresse uniquement à ceux et celles qui peuvent et veulent prendre un.e client.e de plus, sans frais, pendant quelques semaines. Nous somme les expert.e.s de la santé mentale. Si nous pouvons offrir cette expertise à quelques jeunes qui n’ont pas accès à nous en temps normal, nous sommes convaincues que cela pourrait faire une énorme différence dans leurs vies durant la pandémie.

Dans cette veine, nous proposons aux jeunes le blogue : Transcendons la COVID! . Celui-ci est  chapeautée par le groupe de recherche Jeunes en Transition et Pratiques Psychoéducatives de l’UQTR dont nous faisons partie. Cette page se veut un lieu d’échange et d’expression pour les jeunes. Nous les invitons donc à visiter le blogue et y soumettre leurs réflexions, leurs vécus, leurs besoins.

Nous espérons que cette chronique vous éclaire sur les réalités vécues par les jeunes en transition à l’âge adulte durant la pandémie. Il y a des moyens pour eux et elles de s’en sortir. Pour ce faire, il faut tout d’abord accueillir leur détresse et être à l’écoute de leurs besoins afin de mieux y répondre.

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Vous avez une question pour Georgia Vrakas? Écrivez-nous. 

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OUTILS
Si vous êtes suicidaires ou l’un de vos proches l’est : 1-866-APPELLE

Service numérique québécois en prévention du suicide : suicide.ca

Ressources destinées aux jeunes adultes :

Centre RBC d’expertise universitaire en santé mentale destiné aux enfants, adolescents et adolescentes, et aux jeunes adultes

STEPP vers la santé mentale

Pour la liste complète des ressources mise à jour