Méthode Vittoz versus Hypnose

François Roustang était un philosophe français. Ancien jésuite et ancien psychanalyste, il est ensuite devenu hypnothérapeute. Il s'est imposé comme une référence dans le monde francophone de ceux qui cherchent à théoriser la pratique de l'hypnose. Il a écrit de nombreux livres destinés au grand public sur ce sujet : La fin de la plainte, Le thérapeute et son patient, Il suffit d'un geste

Il disait qu’il avait compris à la fin de sa carrière que l’essentiel pour ses patients étaient qu’ils arrivent en début de séance à sentir leurs pieds posés sur le sol, afin de se décentrer d’eux-mêmes, de s’inscrire dans le réel à travers la sensorialité, afin de pouvoir ensuite s’ouvrir au changement. Et que sans cette étape intermédiaire, il était illusoire d’attendre une évolution.

Dans son livre « La fin de la plainte », il fait référence à « une méthode fondée sur l’attention accordée à la perception des sensations ». Il cite plusieurs fois Antoinette Muel et son livre « L’éveil de l’esprit » où elle présente les fondements de la Méthode Vittoz, en collaboration avec Françoise Dolto. Il écrit à propose de cette méthode « Le fait de prendre conscience de l'environnement en recevant le message du monde sensible de façon plus fine et plus différenciée apporte un apaisement aux maux de l'âme et la possibilité d'une meilleure intégration dans le groupe social. Les exercices que la Méthode Vittoz propose mettent en jeu l'attention […]. Quand on est accoutumé aux tours et détours de la littérature consacrées aux thérapies, à la masse des volumes destinés à l'élaboration de théories et à leurs sophistications de plus en plus affûtées, on ne peut qu'estimer un peu trop simple, voire un peu simplette une telle méthode. Mais si, par hasard, sa simplicité ressemblait à celle de l'œuf de Christophe Colomb ? Dire les effets d'une réorientation dans l'espace, énoncer ce que les sens nous apportent, parler des rythmes qui nous possèdent, ne serait-ce pas à la fois nous soumettre aux faits qui s'imposent, sans rien y ajouter ou en retrancher, nous situer par rapport à eux en vue d'une action plus efficace, rompre les barrières qui nous tiennent prisonniers, en un mot recomposer notre monde ? il y a là les secrets d'un précieux alliage entre confiance et liberté, par quoi se préparaient la découverte de la singularité et l'improvisation efficace.
 

Ce qui est visé par cette méthode est une parole adéquate, adhérente, adhésive, qui ne laisse aucun interstice entre ce qui est senti et ce qui est dit, une parole qui parcourt, qui épouse la continuité de ce qui advient, qui explore et qui visite, bref une parole qui touche au sens littéral du mot […] Il s'agit de tourner la pensée vers le corps, de remettre sans cesse la pensée au corps, pour redoubler la finesse du sentir, l'intensifier, l'élargir et ainsi la réhumaniser […] Tout symptôme est une restriction, un rétrécissement, un court-circuit qui nous plonge dans l'obscurité. A l'inverse, parce que le sentir du thérapeute a pris de l'ampleur, il a suscité la même amplitude chez le thérapisant et, sur cette plage étendue, le symptôme relié à l'ensemble, a perdu son isolation. Il se trouve environné maintenant par les forces qui relèvent sa faiblesse et le font ainsi disparaître […] Tout au long de la cure, si le thérapeute apprend à suivre son patient à travers ses métamorphoses, il permettra à celui-ci d'en saisir l'extrémité. Celui qui est inspiré et qui improvise n'est plus le thérapeute, mais le thérapisant, car c'est lui qui détient la clé de la parole qui modifie ».

Propos très fins de François Roustang sur la pertinence et l’originalité de l’approche Vittoz, qui rejoignent bien sa propre évolution et compréhension dans la façon de proposer l’hypnose à ses patients à la fin de sa longue carrière.

A noter que le docteur Vittoz s'était aussi intéressé à l’hypnose qui était en pleine expansion à son époque. Il va l'apprendre à La Salpétrière à Paris auprès du Professeur Charcot.  Mais cette approche ne le satisfaisait pas pleinement car elle rendait le patient selon lui trop dépendant du thérapeute. Et Vittoz désirait mettre en place une thérapie où la personne allait prendre en main sa guérison.

Pour autant, nous pouvons voir que finalement il y a sans doute des ponts entre les deux approches, comme j'ai pu le découvrir auprès des personnes déjà formées en hypnose que j'ai accompagnées ou formées à la Méthode Vittoz. 

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Patrick BOBICHON

Praticien de la psychothérapie Vittoz

Instructeur FOVEA

Coordinateur de l'étude scientifique FOVEA (IRDC)

Directeur de la formation d'Instructeurs FOVEA (IGF)

Pour Particuliers, Groupes et Organisations

En cabinet, sur site et par visio

Qui suis-je ?

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