Le Québec s’est lancé avec raison dans un grand projet de déprescription des antipsychotiques dont l’objectif était de traiter les manifestations d’un besoin compromis (SCPD) chez les aînés atteints de troubles neurocognitifs majeurs (comme l’Alzheimer). La littérature scientifique démontre qu’il importe d’être vigilant durant cette période de déprescription afin d’éviter de donner un autre produit pharmaceutique en remplacement de l’antipsychotique. Dans une étude américaine, 63% des répondants ont indiqué avoir observé une pratique de substitution durant un projet de déprescription des antipsychotiques : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmedhealth/PMH0085974/
Qui plus est, les médicaments choisis comme substituts n’étaient pas recommandés pour le traitement des SCPD. Dans l’étude, le premier choix proposé par les cliniciens pour remplacer l’antipsychotique était l’acide valproïque, un anticonvulsivant, qui est non seulement inefficace, mais proscrit dans un tel cas selon les auteurs. Parmi les autres produits, les cliniciens ont proposé un antidépresseur pour lequel de limites importantes sont aussi connues. D’ailleurs, une méta-analyse rapide sur l’effet des antidépresseurs dans le traitement des SCPD arrive à la conclusion qu’aucune étude de qualité sur la question n’a pu être identifiée :
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmedhealth/PMH0085971/pdf/PubMedHealth_PMH0085971.pdf
Il faut rappeler que la réponse aux besoins compromis des résidents qui explique les SCPD passe souvent par une approche globale répondant simplement aux besoins affectifs, psychologiques et sociaux des résidents. Il faut le répéter, les médicaments ne traitent pas l’ennui, l’isolement et la sous-stimulation.