En feuilletant...

Feuilleter l'agenda du Centre serait déprimant tellement il est vide. Allons-voir ailleurs. Ailleurs, en dehors de la Covid, le fait est que les religions s'invitent largement dans l'actualité médiatique et pas toujours de façon positive. Sur le sujet (ou plus précisément sur l'instrumentalisation et la manipulation du religieux)  Mireille Fromentin et Jean-Marc Parodi ont répondu présent à notre sollicitation de partager avec nous leurs lectures. 

Mireille se place de son point de vue de baptisée fervente mais plutôt en "distance" de l'institution. Elle nous transmet ses feuilles sous la forme d'une tribune (ci-dessous) en écho aux protestations de certains catholiques privés de messe. Elle s'appuie sur des publications du printemps dernier et d'autres plus récentes (4 liens).

Jean Marc est dévoreur de lectures. Il nous propose un cheminement plus austère lié aux attentats et sur la difficile relation Etat-Islam-islamisme-laïcité-démocratie. La revue de presse, ci après, est très copieuse (18 liens) et roborative. Les feuilles qu'il nous livre sont à même de susciter ou d'approfondir notre réflexion sur ces thèmes et pourront nous accompagner sur plus d'un jour!

En toute simplicité, Danièle Claquin, Paul Walsh et Olivier Laurent  nous adressent eux aussi leur discret partage.

A tous grand merci. 

Leur exemple mérite assurément d'être suivi par d'autres intervenants, merci donc aux volontaires. 

Bonne lecture.

Avec l’amitié

Jean Yves Simon

Photo: "Des feuilles comme s'il en pleuvait"   P. Pasta

Ajoutez votre texte ici. Ajoutez des valeurs dynamiques telles que nom, e-mail, etc.

Tribune de Mireille Fromentin

A chacun son culte !

 La cacophonie qui a accompagné le confinement du printemps et à présent celui de cet automne me semble particulièrement représentative de notre (in)capacité à nous parler et nous écouter non seulement entre citoyens mais également au sein de l’Eglise.

Avec le tact et la modération qu’on lui connait Philippe de Villiers twittait récemment « Nous voilà revenu au temps de la Terreur. La France est entrée dans un processus liberticide et totalitaire (muselière, décapitation, couvre-feu) » en écho au refus du Conseil d’Etat de revenir sur la décision gouvernementale d’interdire temporairement les cultes publics. J’entends également les propos « outragés » d’une poignée de prélats qui, à mon avis, attisent leur égo pour mesurer à qui  sapera le mieux ce qui reste d’unité de l’Eglise de France. Ils ne voient pas la possibilité d’accorder un sens spirituel à ce jeûne eucharistique imposé pour des raisons sanitaires. Ce temps de retraite, de « détoxification » comme le dit Edgar Morin, un temps qui devient moins contraint.

A mon humble niveau j’aurais bien aimé « mettre mon grain de sel ». Mais je n’ai pas les armes de la parole publique. Alors je lis ce que d’autres voix plus ténues mais très argumentées me soufflent à l’oreille. Déjà au printemps dernier j’ai vu que la Lettre du CCSM avait relayé les réflexions de Thomas Halik, dominicain et  François Cassingena-Trévedy, moine cistercien. Aujourd’hui je tends l’oreille vers les voix de Monique Beaujard et Anne-Marie Pelletier ainsi que celle du Cardinal Mario Grech.

Plus proche de nous Jacques Perrier nous rappelait récemment que « lorsque les chrétiens ne peuvent exercer librement la liturgie et la délivrance des sacrements ce n'est pas pour autant que l'Eglise de Jésus-Christ disparaît. Au contraire ! » Il cite les exemples des orthodoxes de l'Europe de l'Est qui se sont bien remis après 70 années d'oppressions sous le régime soviétique. Il mentionne aussi le cas des protestants français qui ont survécu dans la période de 1685 à 1787 pendant laquelle le culte public leur était interdit et les fidèles sauvagement pourchassés (c’était la terreur avant la Terreur - NDLR). Dans le prolongement, Britta nous joins le chant des Huguenots "C'est un rempart", composé par Luther. Un souvenir.

A hauteur de ma vue, je constate qu’aujourd’hui il existe heureusement encore des prêtres et des laïques ici et là qui se relaient discrètement pour permettre la circulation du Souffle au sein d’une vie communautaire modifiée, certes, mais vivante. 

Revue de presse par Jean Marc Parodi

Islam, islamisme, caricatures, attentats, laïcité et démocratie

Jean Marc Parodi participe actuellement à la rédaction d’un ouvrage « Le choix des sobriétés » à paraitre dans le cadre du Pacte Civique.

Pour susciter la réflexion, il convient d'abord de s'efforcer de bien cerner les présupposés politiques de tous ceux qui s’expriment dans les médias.

C'est ainsi par exemple que, pour ce qui concerne l'islamo-gauchisme, le premier article (1) permet d'y voir un peu plus clair.

De la même manière, on peut essayer d'appréhender le terrorisme à partir de différentes analyses de spécialistes ( 2 )

Et puisqu'il s'agit de l'Islam, intéressons-nous d'abord à la religion, concept occidental ? ( 3 )

Et plus précisément à cet Islam qu'il convient aujourd’hui de réformer ( 4 ) ; ( 5 )

Mais nous n'en avons évidemment pas fini avec la religion et l'aveuglement des Lumières à son égard ( 6 ) et l'immense foule des croyants qui se sentent "légitimement outragés" ( 7 )

Il peut s'agir aussi de la vérité à défendre face à l’opinion et au relativisme moral (8).

Continuons l'état des lieux en questionnant ce qui peut paraître évident à certains:

- et si la politique anti-terroriste faisait fausse route ? (9)

- le lien entre terrorisme et immigration à l'épreuve des faits (10)

- les caricatures, les vieux démons du genre (11)

Pour ensuite poursuivre avec quelques articles de fond qui interrogent vraiment:

- défense de la laïcité et de la démocratie (12)

- islam et espace commun (13)

- don, reconnaissance et discours de vérité (14)

- la guerre civile n'aura pas lieu (15)

Et pour terminer envisageons le terrorisme à venir (16).

Fort heureusement, face à ce dernier, la démocratie n'est pas un régime faible (17) et l'opinion publique à son rôle à jouer (18).