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Kol, première victime de la frénésie du « quick commerce »

La PME lancée en 2015 sur ce marché en plein essor n’a pas réussi à mener à bien une nouvelle levée de fonds, ou une cession à l’un de ses concurrents.

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Publié le 16 décembre 2021 à 18h15, modifié le 16 décembre 2021 à 19h04

Temps de Lecture 2 min.

Première victime dans le tourbillon du « quick commerce ». Kol, la start-up qui promet de « vous livre[r] vos courses, repas et apéros de jour comme de nuit en vingt minutes » a engagé une procédure de redressement judiciaire le 6 décembre auprès du tribunal de commerce de Bobigny. Son sort sera scellé au début de 2022 : les repreneurs potentiels ont jusqu’au 5 janvier à midi pour déposer une offre.

Comptant aujourd’hui 17 salariés dont 14 en CDI, la PME est née en 2015 sur un marché de la livraison ultrarapide des courses alimentaires qui a connu une phase de frénésie avec la pandémie et le développement de l’e-commerce. Depuis le début de l’année, plus d’une vingtaine de start-up, souvent originaires de l’étranger, se sont lancées dans ce créneau dans l’Hexagone, espérant prendre de vitesse les réseaux de distribution, grâce à des livraisons aux horaires inédits (sept jours sur sept, de 7 heures jusqu’à minuit, pour la plupart) avec leur flotte de livreurs à deux-roues, pour à peine quelques euros.

Avides de capitaux pour s’assurer un développement rapide et la conquête de parts de marché, ces nouveaux acteurs de l’alimentaire attirent les fonds de capital-risque. Ainsi, l’allemand Gorillas a-t-il levé près de 1,3 milliard dollars (1,1 milliard d’euros) en plusieurs « rounds » de financement sur l’année 2021. Son rival allemand, Flink, a pour sa part levé 750 millions de dollars le 10 décembre, ce qui l’a valorisé 2,1 milliards de dollars. Parmi ses nouveaux actionnaires, Flink compte désormais l’américain DoorDash.

En juin, le turc Getir a pour sa part levé 550 millions de dollars, ce qui l’a valorisé 7,7 milliards de dollars. Cela lui a permis de participer à la consolidation du secteur. Il a récemment acquis Weezy, la première entreprise spécialisée dans la livraison d’épicerie ultrarapide du Royaume-Uni. L’américain Gopuff a pour sa part repris Fancy et Dija.

Sommes astronomiques

Les grands distributeurs veulent aussi leur part du gâteau. Le 2 septembre, Carrefour est entré au tour de table du Français Cajoo, et Casino a signé, le 4 novembre, un partenariat stratégique avec Gorillas, déjà partenaire de Tesco, le distributeur historique britannique.

Pour autant, effrayés par les sommes astronomiques atteintes par les dernières levées de capitaux, les investisseurs n’ont pas suivi la nouvelle demande d’argent frais de Kol. « Nous avons lancé en avril-mai notre processus de levée de fonds pour lever 30 millions d’euros, raconte Baptiste Guez, cofondateur de la start-up, au magazine LSA, qui a révélé l’information. Nous avons eu des discussions avec des concurrents pour qu’ils nous rachètent, mais elles n’ont pas abouti. Rapidement après, d’autres concurrents ont annoncé des levées de fonds très importantes. Quand ils lèvent 250 millions d’euros, ça refroidit les investisseurs, qui se disent que la compétition est trop rude. »

Selon une étude de l’institut Kantar, le « quick commerce », encore essentiellement concentré sur l’agglomération parisienne et quelques grandes métropoles, reste encore marginal dans le poids de la consommation alimentaire. Seulement 0,7 % des foyers français ont déclaré, à la fin de septembre, qu’ils ont déjà utilisé un tel service – en région parisienne, ce sont 1,6 % des foyers qui y ont déjà eu recours. Et les clients papillonnent, selon Kantar, puisque, en moyenne, ils ont testé quatre entreprises de livraison différentes.

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