D'après les croyances populaires, ce jour-là sont relâchés sur Terre les esprits non-apaisés, les âmes en peine, condamnés aux Enfers des suites d'une mort violente ou de mauvaises actions.
Ces fantômes relâchés des Ténèbres sont par essence yīn 阴, c'est-à-dire sombre et froid : il est alors considéré que leur arrivée au milieu des vivants, représentant le yáng 阳 (chaud, lumineux), créerait un trop grand déséquilibre préjudiciable à la santé des vivants.
Dans les faits, les Chinois craignent les mauvais tours et attaques de ces revenants ; ils considèrent ce mois comme dangereux et porteur de malchance, et réduisent leurs activités - en extérieur et à risques – au maximum, et ne s'aventureraient pas à se marier, déménager, voyager ou créer un commerce.
Malgré cela, ils honorent également ces esprits afin d ‘apaiser la colère de certains : lors des pǔdù 普度, sortes de grands banquets, on se réunit chez soi ou dans la rue, afin de prier pour libérer les défunts ; aussi, de grandes lanternes sont accrochées au bout de perches devant les Temples, indiquant qu'un banquet s'y déroule et invitant les esprits perturbateurs à se joindre à la fête.
A Shanghai, il est aussi de coutume cette nuit-là de déposer sur les eaux du Huángpǔ des lanternes en formes de lotus, à la mémoire des noyés.