Le Népal au quotidien
Chers amies et amis lecteurs,
Un jour que j’étais dans un taxi avec Sunita, notre première filleule, et que nous étions perdus dans le dédale de toutes petites rues où notre véhicule avait bien du mal à passer, Sunita décida de demander le chemin à une femme.
Elle descendit de voiture et appela de loin la personne :
« He, Didi !!! » et lui demanda notre route en népalais (bien sûr…).
Une fois qu'elle fut remontée dans le taxi je lui demanda :« Tu la connais ? » et la réponse fut non.
« Mais pourquoi tu l’as appelée par son nom ? »
Et Sunita m’expliqua que Didi voulait dire "grande sœur".
C’est cette fois-là que j’appris que lorsque nous parlons à qui que ce soit, dans la rue, la famille, les amis, nous nommons nos interlocuteurs en fonction de leur âge et de leur genre.
Ainsi pour une femme plus jeune que moi, je vais dire « Bahini » qui veut dire "petite sœur" et « Didi » pour "grande sœur" si elle est plus âgée que moi. Pour les garçons c’est pareil : « Bhaï» pour "petit frère" et « Dhaï » pour "grand frère".
C’est une marque de respect et de reconnaissance, un lien qui se crée avec l’autre.
En commençant par nommer un homme plus âgé « Dhaï », je le place immédiatement dans ma famille et plus comme un étranger; il est le sachant que je respecte et non pas l’inconnu de qui le risque pourrait arriver.
En disant « Bahihi », je me place comme responsable et protecteur de celle qui, potentiellement, a besoin de mon aide.
De magnifiques formules qui tissent des connexions entre les gens, pour un monde plus serein et tellement plus accueillant ! La seule difficulté est de bien percevoir l’âge de la personne en face de soi…
Namasté
Fred.