Voici une étude de plus qui démontre l’importance d’être très vigilant lorsqu’on évalue une personne âgée qui présente une détérioration de son état général. Dans cette étude, il a été démontré que les patients âgés atteints d’une septicémie, mais qui n’affichaient pas des signes évidents d’une infection ont été traités tardivement et ont eu un taux de mortalité supérieur. En effet, en comparant ces patients à ceux présentant des signes classiques d’une septicémie, il a été possible de démontrer qu’ils ont reçu leur antibiotique avec un retard de 90 minutes et que leur risque de mortalité a été multiplié par quatre.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4702378/pdf/13049_2015_Article_193.pdf
Cette étude nous rappelle qu’il est essentiel d’accorder de l’importance à la perte d’autonomie (ou détérioration de l’état général). En effet, car si les patients ne présentaient pas les signes classiques de la septicémie, tous affichaient une perte d’autonomie et 50% présentaient une altération de l’état mental. Or, les données de cette étude nous indiquent que les infirmières au triage de l’urgence ont eu tendance à classer dans des catégories moins prioritaires ces aînés.
Je vous rappelle qu’un moyen simple de déterminer la gravité de la situation d’un aîné est d’ajouter à votre évaluation usuelle trois paramètres gériatriques. Ainsi, vérifier si des changements sont apparus au courant de la dernière semaine concernant l’autonomie, l’état mental et le comportement. Voici les trois questions de base à se poser :
Est-ce que l’aîné présente une perte d’autonomie soudaine?
Est-ce que l’aîné présente un changement soudain de l’état mental?
Est-ce que l’aîné présente un changement soudain du comportement?
Pour chaque réponse positive à ces questions, la gravité de la situation augmente.
Ainsi, en connaissant les bonnes questions à poser, on s’assure de ne pas rater la cible!