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Livraison à domicile : La Poste reprend la start-up de produits frais Epicery

L'acquisition a été menée par la filiale GeoPost/DPDgroup. La livraison de produits d'épicerie connaît un essor rapide depuis le début de la crise sanitaire.

Epicery a vu le jour en 2016 et est présent dans cinq villes françaises.
Epicery a vu le jour en 2016 et est présent dans cinq villes françaises. (Epicery)

Par Adrien Lelièvre

Publié le 16 sept. 2021 à 15:13Mis à jour le 16 sept. 2021 à 15:37

Le secteur de la livraison de produits d'épicerie est en ébullition. Et les grands groupes veulent avoir leur part de ce gâteau qui devrait continuer à grossir dans les prochaines années. La Poste a annoncé, ce jeudi, avoir racheté 88,9 % des parts d'Epicery, une start-up qui permet de se faire livrer des produits frais de commerçants de quartier, via sa filiale GeoPost/DPDgroup.

Elsa Hermal, Marc Menasé et les business angels historiques de jeune pousse ont cédé leurs parts à l'occasion de cette augmentation de capital - dont le montant n'a pas été communiqué. Monoprix reste en revanche actionnaire. Lancée en 2016 par le multi-entrepreneur Edouard Morhange, Epicery est une place de marché qui travaille avec 1.000 commerçants et artisans, à qui elle permet d'avoir des revenus additionnels en les aidant à se développer en ligne et en leur permettant de livrer leurs clients à domicile. La start-up fait payer un abonnement et prélève une commission sur les ventes.

Concurrence de nouveaux acteurs

La société est présente dans cinq grandes villes (Paris, Bordeaux, Toulouse, Lille et Lyon) et veut donner un nouveau coup d'accélérateur avec son nouveau partenaire. « Notre volume d'affaires a augmenté de 400 % entre 2019 et 2020 », affirme Edouard Morhange, en précisant que la société a atteint la rentabilité à Paris, son principal marché, en 2020.

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« Le modèle a montré son utilité pour les clients, mais aussi sa pérennité économique. Avec La Poste, nous allons pouvoir nous développer face à des nouveaux acteurs très agressifs », glisse l'entrepreneur. Une allusion aux start-up de livraison de courses à la demande qui se multiplient (Cajoo, Getir, Dija, Gorillas, Flink...).

La société prend soin de souligner sa différence. « Nous nous adressons à des clients sensibles à l'activité des commerçants et artisans de quartier, et qui veulent des garanties sur l'origine et la qualité des produits », poursuit Edouard Morhange.

Expansion dans dix nouvelles villes

Le choix de passer dans le giron de La Poste peut surprendre. Mais les liens entre les deux sociétés sont anciens. Parmi ses principaux prestataires, Epicery travaille avec les livreurs de Stuart, une start-up rachetée par La Poste en 2017 . « Nous partageons ensemble des valeurs de proximité. Le soutien de La Poste montre aussi que nous nous inscrivons dans le long terme », estime Edouard Morhange.

Des synergies avec les activités logistiques de La Poste faciliteront également l'implantation d'Epicery dans une dizaine de villes françaises supplémentaires en 2022. Olivier Storch, le directeur général adjoint de GeoPost/DPDgroup, va devenir le président d'Epicery.

A la faveur de la crise sanitaire, l'e-commerce alimentaire s'est démocratisé et attise les convoitises. Carrefour vient de monter au capital de Cajoo lors d'un tour de table de 40 millions. Auchan teste également de la livraison express à Bordeaux. Plusieurs distributeurs (Casino, Carrefour) travaillent aussi avec Uber Eats ou Deliveroo. Adossé à La Poste, Epicery se fixe pour objectif de nouer 3.000 nouveaux partenariats avec des commerçants et d'atteindre un volume d'affaires de 250 millions d'euros en France d'ici à 2025. Le rendez-vous est pris.

Adrien Lelièvre

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