Le taux de détection du delirium demeure très bas dans les milieux cliniques. Plus de la moitié des delirium ne sont pas détectés par les cliniciens. Pourtant le delirium peut causer une perte d’autonomie, des séquelles cognitives et entraîne même la mort chez environ 15% des aînés atteints. Il est donc très important de détecter efficacement le delirium.
Dans certains milieux cliniques, le personnel infirmier utilise l’outil CAM pour détecter le delirium. Or, celui-ci affiche des limites bien connues lorsqu’il est question de son utilisation dans la pratique clinique. De même, ses limitations sont bien documentées dans la littérature scientifique. Pourtant le CAM reste populaire malgré qu’il existe un autre outil valide pour la détection du delirium: le 4AT.
D’ailleurs, je recommande depuis quelques années déjà le 4AT en remplacement du CAM https://www.the4at.com/4at-francais. Cet outil créé par le Dr MacLullich est valide et beaucoup plus facile à utiliser dans le contexte de la pratique infirmière. J’ai d’ailleurs participé avec une équipe de recherche québécoise à sa validation en langue française : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29769154
Fait intéressant, une nouvelle étude de validation prospective vient de comparer directement le 4AT et le CAM. Les résultats sont sans équivoque et appuient l’utilisation du 4AT plutôt que le CAM. Le 4AT a détecté 14,3% des cas de delirium en comparaison à 4,7% par le CAM. La sensibilité du 4AT était de 76% en comparaison à 40% pour le CAM… Il s’agit d’une différence importante qui a des impacts réels pour la santé des aînés : https://bmcmedicine.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12916-019-1367-9
Sachez que le RADAR (http://www.radar.fsi.ulaval.ca/) et le 4AT sont des outils qui travaillent en toute complémentarité : https://youtu.be/GhQrGJ_oSr4