Pilgrimystic Post n°4

Salutations  chers lecteurs,

 

Suite à ma lettre de la semaine passée, une idée m’est souvent venue, et je tenais à vous en faire part.

 

En effet, les Grammar Nazis, glottophobes, ou tout simplement les connaisseurs de la langue parmi vous, ont probablement remarqué certaines coquilles, erreurs, ou fautes (comme il est communément admis de les nommer) d’orthographe qui se sont glissées dans l’email que j’ai envoyé la semaine dernière (le Pilgrimystic Post 3).

Il est vrai, que parmi ces erreurs d’orthographe (j’aime distinguer « faute » et « erreur »), la grande majorité est due au fait que, voulant rapidement envoyer le texte que j’avais rédigé, je n’ai pas pris la peine de me relire !

Et pourtant, je peux vous assurer que l’enseignante qui vit en moi, incite, rappelle sans cesse l’importance de la relecture à ses élèves !

 

Ayant découvert ces erreurs, une fois la campagne d’emails envoyée, se sont mêlés en moi plusieurs sentiments : après la joie et le soulagement d’avoir enfin envoyé mon texte, je me suis d’abord dit que c’était dommage d’avoir eu la paresse de ne pas relire le texte, et en même temps, j’étais contente de me dire que c’était brut, authentique et spontané.

 

Depuis jeudi dernier donc, je n’ai cessé de repenser à cela et je me suis dit que j’allais passer pour une ignare, et que jamais je ne serai prise au sérieux en tant qu’auteur, qu’enseignante, voire, en tant que personne…

 

C’est triste à dire, et il est communément admis que l’on regarde les autres à travers le même prisme qu’on s'imagine être perçu, mais je ne pensais pas être glottophobe, et sans discréditer mes diplômes et mon cursus académiques, il n’y a rien à faire, je suis beaucoup plus tolérante envers les erreurs que commettent les autres, que lorsque c’est moi qui en fais (que ce soit dans le domaine de l’orthographe, ou non ; oui je pardonne toujours, et facilement).

 

Pour ce qui concerne la langue française, je crois aujourd’hui pouvoir expliquer clairement la raison pour laquelle, le sujet de l’orthographe, de l’écriture, et de l’expression sont très sensibles pour moi, et que je ne supporte pas savoir que j’ai mal prononcé, accordé, écrit tel ou tel mot.

 

Cela pourra paraître futile et ridicule à certains, mais, j’ose enfin le penser, l’assumer et donc l’accepter, mais lorsque vous n’êtes pas né en France (ce qui est mon cas), et qui plus est, lorsque vous venez du Maghreb, et que « le français » n’est pas votre langue maternelle (ce qui est également mon cas), vous devez faire vos preuves (c’est comme cela que j’ai été éduquée, par mes parents explicitement, et par la société, implicitement, mais pas toujours !).

 

Faire ses preuves, c’était pour moi - et c’est apparemment toujours le cas - prouver que je suis bien française, et même, que je suis une « bonne personne ». Comment ne pas penser à monsieur Jourdain, qui s'entoure, de maîtres dans tous les domaines, pour espérer devenir « gentilhomme ».

 

Cela est passé par bon nombre d’engagements et tentatives de ma part (entre autres mon passage par l’armée française), mais, après avoir réalisé que je ne comprenais pas la notion d’État-nation, (qui me paraît bien trop artificielle), et donc, lorsque j’ai commencé à penser par moi-même, j’ai trouvé tout cela vain.

 

Cependant, bien qu’anarchiste, bien qu’ermite, bien qu’indépendante, certains sentiments subsistent. 

Je ne pense pas que le besoin d’être perçue comme une bonne française, ou comme une personne instruite, soit un objectif personnel, et c’est là que je comprends mieux mon rapport à la langue.

 

Tout d’abord j’aime l’exactitude, pour ne pas dire la Vérité. J’apprécie la justesse, et, tout en n’éprouvant pas de plaisir extrême à l’idée de me tromper, je ne cherche pas à avoir toujours raison, et j’aime apprendre, notamment de mes erreurs, pour toujours m’améliorer.

 

De plus, le langage, sous toutes ses formes est une véritable passion pour moi, et je me rends compte que peu importe la langue, j’aime être la plus exacte et juste possible dans mes propos et mes écrits.

 

Enfin, je me rends compte que la paresse n’est jamais une solution.

Pour preuve, au lieu d’avoir pris le temps de me relire la dernière fois, je me suis retrouvée, ruminant toute la semaine, sur ces coquilles publiées.

 

Mais, sans cette paresse, je n’aurais probablement jamais réfléchis à mon rapport aux erreurs d’orthographe, et je n’aurais donc jamais pu écrire ce texte. Ainsi, la paresse peut donc être utile !

 

En vous souhaitant à tous un merveilleux Chemin.

Que la Paix soit sur vous.

 

 

 

Habiba

Habiba Hafsaoui-Hellégouarch, pour Habiba Moon

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