La Pornichet Select 6,50
Pornichet, le 26 avril. On était tous autour de nos ordinateurs, en train de surveiller avec vigilance l’évolution du vent. Il était clair que la course serait décalée à dimanche, impossible que le comité accepte de nous faire partir dans des rafales à 40 nœuds... et ça nous arrangeait bien, on avait pas envie de casser les bateaux à une semaine de la Mini en Mai (1ere course du Championnat de France de course au large).
Finalement, à 12h vendredi, on nous a informé que le départ serait donné dimanche matin à 10h dans des vents légers - une bonne libération pour nous et aussi un jour en plus pour bricoler sur le bateau !
Pornichet, le 28 avril. C’est toujours une jolie scène de voir les Minis qui zigzaguent entre eux avant le départ, les couleurs se mélangent et les voiles battent ; l’eau chauffe et nos mains transpirent ! A 10h le top départ est donné et je prends un bon départ… malheureusement non validé. Juste devant moi, quelques bateaux ont coupé la ligne avant le top… donc nous repartons dans les starting blocks pour un ‘rappel général’. Je garde ma motivation et coupe la ligne, prêt à en découdre jusqu’aux Birvideaux !
Le tronçon entre Pornichet et les Birvideaux était rude ; une longue étape au près avec encore la mer de la veille. On est resté à la barre presque 10h, à faire des virements et à observer les roches qui étaient très proches. On contourne la marque des Birvideaux et à 22h, au niveau de Belle-Ile, je suis 3ème au classement série ; un bon boost malgré la fatigue.
Juste avant la tombée de la nuit, j’ai dû faire un peeling (un changement de voiles, dans ce cas du gennaker au spi max) pour profiter du vent portant. Pendant cette manœuvre, le manque d’énergie se fait ressentir et j’ai fais ma première erreur : j’ai perdu le spi dans l’eau et j’ai tout de suite entendu une déchirure. Avec toute mon énergie, j’ai ramené le spi max et j’ai hissé le spi medium à la place : une plus petite voile que les autres, et donc moins de vitesse. Coup dur pour le moral ! Pour reprendre des forces, je me suis reposé et j’ai pris le temps de manger – enfin, après 15h de course ! Je me suis dit qu’il y avait moyen de revenir et de rester dans le top 15 et je m’y suis accroché !
Heureusement pour moi, le lendemain j’ai vu que le vent tournait et, j’ai refait un peeling pour envoyer le gennaker et me retrouver à égalité avec le reste de la flotte. Petit à petit, la distance avec les bateaux devant moi se réduit – c’est reparti pour une bataille acharnée vers les Sables d’Olonne. A la marque des Sables, j’ai vu les premiers bateaux qui remontaient vers Pornichet (sur le dernier tronçon), pas facile de voir les copains devant, mais à ce moment là, rien n’est joué et surtout, je lâche rien !
Arrivé à l’Île d'Yeu, grâce à la zone de transition, j’ai réussi à remonter en 5ème place ! Court bonheur, car j’ai pris une mauvaise option tactique et j’ai laissé quelques bateaux me dépasser… Je repars en 15eme position.
La Recherche (une cardinale qui est située dans la baie de Quiberon) était la dernière marque à contourner (malgré son nom, on a fini par la trouver) La dernière nuit, je me suis donné à fond pour essayer de doubler les bateaux qui m’avaient dépassé à l’île d’Yeu.
Le résultat de ce dernier effort, une 11eme place à la ligne d’arrivée sur 60 bateaux en série : pas à la hauteur de mes attentes mais ça laisse une bonne marge de progression !
Un grand merci à l’organisation de la Pornichet Select 6,50 pour cette belle course !