La guerre en Ukraine jette le trouble dans le shipping mondial

L'invasion de l'Ukraine par la Russie devrait déstabiliser le marché de la ligne de ligne régulière comme celui du tramping. De même, les premières sanctions prises par l'Occident à l'encontre du belligérant vont rapidement avoir des incidences tangibles pour le shipping mondial.
Interruptions de services, suppressions d'escales et fermetures de ports, perturbations de la supply chain, baisse de la demande, hausse des taux d'affrètement… Avec le conflit qui a éclaté au petit matin du 24 février entre la Russie et l'Ukraine surviennent les premières perturbations d'ordre opérationnel et financier sur les marchés de la ligne régulière et du tramping.

Il faut dire que la Russie a rapidement procédé au blocus des ports ukrainiens (Odessa, Pivdennyi, Mylolaiv et Chornomorsk) comme elle l'a fait avec les aéroports du pays. Sur son territoire, l'envahisseur maintient uniquement l'activité commerciale de Novorossiysk, situé en mer Noire. Mais elle a déclaré l'arrêt de tous ceux situés en mer d'Azov (Yeisk, Temryuk, Rostov-sur-le-Don, Taganrog et Ust-Donetsky). Autant de ports du sud du pays spécialistes des vracs liquides et secs (pétrole, céréales, charbon…).

Interruption d'escales en Ukraine

Dans le conteneur, suite à l'invasion russe, les grands armateurs mondiaux (MSC, Maersk, CMA CGM et Hapag-Lloyd) ont d'ailleurs annoncé une interruption de leur desserte de l'Ukraine.

CMA CGM (qui opère deux lignes assurant des liaisons avec le pays) a ainsi annoncé la suspension de sa desserte d'Odessa. Le transporteur maritime français indique que les marchandises à destination de ce port seront débarquées à Constanza (Roumanie) ou Tripoli (Liban).

Le danois Maersk, lui, a indiqué à ses clients qu'il arrête de faire escale en Ukraine jusqu'à nouvel ordre. Le groupe scandinave propose une solution alternative en s'engageant à décharger les conteneurs qui devaient être acheminés dans le pays à Port-Saïd (Égypte), sur les rives du canal de Suez.

L'allemand Hapag-Lloyd a pris une décision identique en annonçant qu'il interrompt sa desserte de l'Ukraine mais également de la Russie.

Autre problème d'ordre international surgissant avec l'ouverture de la guerre, des experts estiment qu'elle risque de mettre en péril les commandes de navires gaziers destinés à transporter du GNL passées par l'armateur Sovcomflot auprès des constructeurs sud-coréens Hyundai Merchant Marine (HMM), DSME et Samsung.

Le lourd impact des sanctions contre la Russie

Quant aux sanctions prises par l'Occident (l'Union européenne, les États-Unis et le Royaume-Uni) vis-à-vis de la Russie, elles risquent de renforcer le désordre que la guerre a déjà lancé sur les marchés du vrac. Le pays représente, selon une étude du britannique Vessels Value, 3,7 % du commerce mondial dans les vracs secs (charbon, engrais et céréales), 5,7 % en matière de vracs liquides (pétrole brut et produits raffinés) et pas moins de 6 % du GNL.

En outre, l'Ukraine et la Russie étant tous des pourvoyeurs d'équipages pour les transporteurs maritimes mondiaux, la fermeture des aéroports du pays assiégé risque de poser problèmes aux marins désireux de retourner dans leurs familles ou de démarrer leurs contrats à bord des navires de leurs nouveaux employeurs.

Le conflit et les sanctions devraient mettre des bâtons dans les roues des employeurs (armateurs, sociétés de ship management et agence de placements d'équipages) pour payer les navigants de nationalité russe ou ukrainienne. Les marins des deux pays représentent 14,5 % des personnels navigants de la marine marchande mondiale, d'après l'ICS (International Chamber of Shipping).

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