La peinture figurative peut décrire ou inventer.
Elle est une pensée frontale qui concentre une multitude de percées.
Peindre offre l’aventure du détail qui s’apparente au focus de la mémoire.
La peinture se connecte au souvenir d’une émotion et c’est ce souvenir même qui construit ou dégrade l’image.
Abel Tournissoux en reconstituant des souvenirs de photographies ou de scènes vécues, modifie le cadrage, ou même l’histoire au sein de l’image.
La mémoire est son outil d’interprétation. Elle transforme les sources en alternant
sans cesse entre réalité et fiction. La réflexion sur l’évolution du souvenir d’une image a trait à l’acte de peindre. Le processus de travail, dans son ensemble, est une source d’inspiration inépuisable. C’est la peinture elle-même qui motive la suivante dans un mécanisme de création où l’écriture, le motif ou le souvenir même de l’acte de peindre est à l’origine de la continuité des différentes séries.
Un «aujourd’hui étrange» questionne sur l’espace, les différentes postures et actions des scènes. Empris au milieu de tensions entre intimité chaleureuse et voyeurisme génant, la puissance du geste picturale amplifie les sentiments du regardeur face à la dynamique des couleurs et de l’accrochage. Les protagonistes nous semblent familier. Nous prenons part à ces actions sans même en connaître le but. La composition et l’accrochage conduit l’oeil d’une écriture à l’autre, d’un tableau à l’autre, dans des relations intersubjectives nous guidant vers de nouvelles réponses.
La peinture modifiant ainsi les espaces premiers nous éclair de toute son histoire en incarnant la perspective d’un renouveau de la figuration.
Abel Tournissoux, 2022.