La Newsletter de l'ADRM

Association de Défense des Ressources Marines

JUIN 2020

Assemblée Générale à distance le 13 juin 2020

 

L'interdiction de rassemblement de plus de 10 personnes dans les lieux publics étant maintenue, le conseil d'administration de l'ADRM a décidé que l'assemblée générale se réduira cette année à une consultation électronique à distance sur la base du dossier de consultation adressé à chaque membre le 12 mai dernier.

 

Conformément à l'article 8(III) des statuts, elle sera déroulera du 13 juin au 13 juillet au soir, grâce à un lien électronique qui sera adressé individuellement le 12 juin. La liste des propositions et celle des candidats seront précisées à ce moment-là. Des modifications statutaires seront proposées. Tout membre peut faire des propositions jusqu'au 11 juin au soir.

 

Les procurations n'ont plus lieu d'être, et le vote par courrier ADRM au 53, avenue de TECHENEY 33370 ARTIGUES-PRÈS-BORDEAUX est admis du 13 juin au 13 juillet, le cachet de la Poste faisant foi. 

 

Tous les membres sont priés de  renouveler leur adhésion sur la base minimale de 20 €.

la bande côtière des 3 MN du nord des LANDES, domaine réservé de quelques chalutiers d'Arcachon

 

Des observateurs se sont inquiétés que le chalut POSÉIDON d'Arcachon ratisse les plages du nord des Landes très régulièrement depuis le début du confinement.

 

Le site VESSELFINDER montre effectivement des trajectoires de pêche du POSÉIDON qui longent consciencieusement la côte nord des LANDES, à 0,5 mille de la côte et jusqu'à CONTIS.

 

L'ADRM a largement condamné ces pratiques, notamment au nom du respect des nourriceries, et rejoins en cela l'avis de l'IFREMER maintes fois exprimé auprès de l'administration. En 2018, l'ADRM a attaqué l'arrêté du 12-1-2018 autorisant le chalutage dérogatoire dans les 3 milles depuis le sud des passes d'Arcachon au droit de l'étang de CAZAUX (44°30' Nord) presque jusqu'à VENDAYS-MONTALIVET (45°20' Nord).

 

Très réactif, le Centre National de Surveillance des Pêches à ÉTEL, que chacun peut appeler pour signalement (02 97 29 34 27), a pu nous expliquer que ce navire, ainsi que deux autres, fait partie des survivants d'une liste de 15 navires qui bénéficient encore, selon l'administration, d'un autre arrêté du 7-8-1995. Cet arrêté – qui n'aurait jamais été abrogé – les autorise toujours à chaluter dans la bande des trois milles, délimitée au nord par le parallèle 44° 55' Nord (sud de Le Porge) et au sud par le parallèle passant par le phare de CONTIS (44°05,7' Nord), et ce toute l'année et sans la moindre distance minimale à la côte.

 

Notez que ce même navire POSÉIDON bénéficie aussi de l'arrêté du 12-1-2018.

 

Le POSÉIDON a donc le droit de chaluter là où la loi l'interdit : c'est un privilège à vie, puisque, en pratique, mettent fin à la dérogation seulement la vente du navire ou le changement de propriétaire … qui pourrait survivre longtemps dans le cas d'une personne morale.

 

C'est un autre exemple de la complexité des règlements de la pêche qui s'additionnent dans le temps et dans l'espace, mais aussi selon les dimensions des navires, les types d'engins ou les différentes espèces.

 

Parmi les conséquences de cette situation de dérogations multiples, on note les difficultés de contrôle, l'incompréhension du grand public, la genèse de passe-droits, des tensions entre métiers, et surtout l'affaiblissement dramatique de l'effet protecteur des règles concernées dont presque aucune n'est exempte de dérogation.

 

Ici, il s'agit de l'article D922-16 du code rural et de la pêche maritime qui interdit tout filet remorqué à moins de 3 MN de la côte par souci des « exigences de la protection des ressources »  : la dérogation crée donc finalement un privilège exorbitant pour leurs bénéficiaires qui se retrouvent seuls à exploiter une zone entière de l'océan qui est donc en partie privatisé. Concernant le chalutage dérogatoire, la cour des comptes a dénoncé « des dérogations si nombreuses qu'elles tendent à faire de l'exception la règle de droit ».

 

 

Il est plus que jamais nécessaire d'évoluer vers une bande marine débarrassée de tous les filets, professionnels ou amateurs, pour libérer la biodiversité en soulageant ce qu'elle a de plus précieux pour l'avenir des ressources marines : les nourriceries. 

L'administration protège les filets fixes sur l'estran

 

Dans une lettre adressée à l'ADRM début mai, la DIRM-SA a refusé d'appliquer l'article 10 (5,6) du règlement européen 2020/123 qui souhaite « exclure » les filets fixes des amateurs "qui ne peuvent être utilisés pour capturer ou détenir le bar européen".

 

Selon l'administration française, "le texte européen laisserait donc l'utilisation des filets fixes possible pour la capture d'autres espèces".

 

Dans le cas particulier des filets fixes sur l'estran, il faudrait donc croire que ces filets seraient subitement capables depuis le 1er janvier 2020 de choisir les espèces qu'ils interceptent en évitant de capturer le moindre bar, ... qui est pourtant leur cible n°1, devant les mulets et les grisets.

 

Le Conseil Consultatif pour les Eaux Occidentales Septentrionales, favorable à leur interdiction, a cité une étude de 2014 selon laquelle les filets fixes des amateurs seraient à eux seul responsables de 10% des captures de bars par les amateurs en France.

 

Par contre, à ces pêcheurs qu'elle autorise à pêcher exactement comme et où il le faut pour capturer des bars, l'administration promet avec sa logique habituelle, « de veiller au respect de l'interdiction de pêche de loisir du bar européen à partir de filets fixes et de dresser des procès verbaux en cas d'infraction. »

 

Cet épisode épaissit un peu plus la plainte de l'ADRM auprès de la Commission européenne.

Gros chaluts dans le golfe de Gascogne :

des députés relayent les critiques de l'ADRM

 

L'ADRM a écrit au Commissaire Européen de la Pêche et de l'Environnement, Mr Virjinijus SINKEVICIUS et à un certain nombre de députés de la région Nouvelle-Aquitaine pour dénoncer la présence de gros chalutiers-usines dans le golfe de Gascogne alors que la petite pêche côtière était ralentie par le Covid-19. Elle a rappelé à l'occasion les conséquences néfastes des subventions toxiques et des quotas individuels transférables, et l'insuffisance notoire des tailles minimales de commercialisation qui ne laisse pas le temps aux poissons de grandir. Le Rendement Maximal Durable est obsolète : le vrai objectif devrait être le Rendement Économique Optimal, principe qui laisse grandir les poissons sensiblement au-dessus des tailles de maturité, ce qui diminue considérablement les charges des entreprises et améliore la valorisation. Ce principe serait un puissant moyen de stimuler la pêche côtière Plusieurs députés ont relayé cette action de l'ADRM au niveau de l'exécutif, notamment le député des Landes Lionel CAUSSE et la député de la Charente-Maritime Frédérique TUFFNELL dont on se souvient de l'intervention pour le plateau de ROCHEBONNE. Le député Lionel CAUSSE estime que « la présence de ces navires questionnent notre modèle européen, notamment concernant les subventions accordées à ces navires, et le principe de transférabilité des quotas individuels entre pêcheurs adoptés par de nombreux pays européens. »

Pêche du bar sur frayère : les scientifiques haussent le ton et appuient l'avis des ONG

 

Pour la sauvegarde du dauphin commun du golfe de Gascogne, le CIEM recommande de combiner fermeture des pêcheries concernées et utilisation de dispositifs de dissuasion acoustique (DDA) par les chaluts en paire pendant les périodes d'ouverture. Pour le marsouin commun de la Baltique, l'avis est le même sauf que les dispositifs de dissuasion acoustique (DDA) concernent les filets calés.

 

En relation avec l'espérance de vie des cétacés, il s'agit de mesures à instituer sur le long terme,  et progressivement sur 5 ans, pour les rendre acceptables.

 

La couverture par observateurs embarqués concerne bien moins de 1% de l'effort de pêche dans chaque pêcherie : cette couverture doit être notablement améliorée, si besoin avec le renfort des caméras embarquées et le CIEM estime que la présence d'observateurs embarqués ou de contrôle vidéo devrait être obligatoire.

 

Les dauphins et les marsouins communs, dont l'état est respectivement considéré "inapproprié" et "mauvais" au sens de la dernière évaluation 2019 de la directive Habitats, Faune, Flore sont menacés par les captures accidentelles. Le marsouin commun est aussi menacé par les pollutions physico-chimiques et sonores de la Baltique. Une autre inquiétude pour les deux espèces concerne la disponibilité des ressources alimentaires souvent sur exploitées.

 

► Pour les dauphins, les pêcheries concernées sont les chaluts, les filets calés et les sennes coulissantes. La période sensible est de décembre à mars mais aussi en été. Les zones CIEM sont surtout les zones VIII et IX.

 

Plus précisément, le CIEM estime que pour réduire la mortalité des dauphins au seuil biologiquement acceptable (4927 dauphins !), il faudrait envisager l'une ou l'autre des 3 mesures suivantes :

 

  • une fermeture complète de TOUS les métiers de 4 semaines (mi-janvier à mi-février)

  • ou une réduction de l'effort de pêche des PÊCHERIES CONCERNÉES de 40%

  • ou des dispositifs de dissuasion acoustique toute l'année pour les chaluts en paire + 2 semaines de fermeture pour toutes les pêcheries (2nde quinzaine de janvier)

 

Ces trois scénarios sont les moins restrictifs : les captures accidentelles ne seraient réduites que de 36 à 40% et le risque est élevé, voire très élevé de ne pas couvrir la période où survient le pic de mortalité, variable d'une année à l'autre.

 

En élevant le niveau de protection, le CIEM énonce ainsi des mesures de plus en plus restrictives, jusqu'à une fermeture de 4 mois pour tous les métiers, de décembre à mars ou bien de janvier à mars et de mi-juillet à mi-août. Dans ce dernier scénario, les captures seraient réduites de 90% (moins de 500 dauphins tués quand même ).

 

Dans tous les scénarios, il s'agit de fermeture totale, sans possibilités de report de pêche sur un autre métier.

 

► Pour les marsouins de la Baltique, il s'agit d'imposer les DDA sur les filets calés en dehors des aires NATURA 2000 qui abritent des marsouins, et d'interdire les filets calés toute l'année dans les aires NATURA 2000 concernées où les DDA perturberaient les marsouins. Ce qui est l'une des exigences de base concernant les espèces d'intérêt communautaire dans les aires NATURA 2000 : " pas de perturbation significative".

 

Rappelons que l'ADRM demande depuis 2019 devant le conseil d'État la fermeture des pêcheries ciblant le bar pendant sa reproduction : cet avis courageux du CIEM ne pouvait pas mieux tomber.

Maigres sur la frayère de la Gironde : la baisse des prix modèrent les pêcheurs qui se seraient imposés une relève ... de quatre jours

 

Cette année, les maigres étaient en avance sur le calendrier et les filets dérivants de l'estuaire les attendaient. En dehors de tout quota et de toute régulation, des pêches de plusieurs tonnes ont été faites, par exemple 236 géniteurs de 10 à 50 kg le 14 mai pour trois bateaux seulement. Le prix du maigre serait alors descendu aussi bas que 5 €/kg à la criée de ROYAN. À une très large majorité, les pêcheurs au filet dérivant auraient décidé un moratoire de 4 jours entre les 21 et 24 mai. ... pour ne pas saturer davantage le marché et  relever les prix.

 

Les pêches repartiront de plus belle avec le déconfinement qui relancera la consommation. Quelque part, les maigres débarqués en excès sur les quais ont donné un sursis de quelques jours à leurs congénères encore vivants qui auront peut-être pu frayer avant d'être capturés à leur tour ?

 

Les maigres ont plus que jamais besoin d'être défendus. Rappelons que l'administration n'a toujours pas produit de mémoire en réponse au recours de l'ADRM contre les filets dérivants de l'estuaire de la Gironde, introduit début septembre 2019.

Taille minimale de captures : erreur d'information persistante de DÉCATHLON et PEXEO 

 

Depuis un arrêté du 21 mars 2017, "La pêche de loisir de l’espadon de la Méditerranée est autorisée uniquement dans le cadre de la pratique du pêcher-relâcher, à la condition de relâcher le poisson vivant immédiatement après sa capture."

 

Il est donc étonnant de constater qu'en région marseillaise, DÉCATHLON propose à la vente ce sac en plastique destiné aux appâts du pêcheur amateur avec une indication de taille minimale de capture pour l'espadon.

 

Pour information, l'espadon n'atteindrait sa maturité sexuelle qu'au delà de 140 cm, et le gros problème de gestion de cette pêcherie, dénoncé par l'UICN est de persister à autoriser la pêche de juvéniles en Méditerranée : en effet, la longueur minimale de conservation de l'espadon est de 100 cm pour la pêche professionnelle. Cette situation concerne à notre connaissance la totalité des espèces commerciales de poissons, sans quasiment la moindre exception, sauf le bar au dessus du 48ième parallèle depuis 2015.

 

Rappelons que la taille légale d'un espadon (Xiphia gladius) est la longueur maxillaire inférieure – fourche inférieure (cf. figure).

 

Il est encore plus étonnant que l'engagement de DÉCATHLON de retirer cet article, pris à la suite de l'alerte d'un pêcheur vigilant en novembre dernier, n'a pas été tenu.

 

L'ADRM a aimablement réitéré la demande du lanceur d'alerte en demandant à la fois à DÉCATHLON et au fabricant PEXEO de retirer cet article de la distribution.

 

 

Adhérer à l'ADRM via l'application Lydia

 

L'application Lydia est une application qui permet de payer gratuitement par carte bancaire via son portable.

si vous possédez l'application, il vous suffit de vous rendre sur votre application, renseigner le montant de votre adhésion et/ou don, et ce numéro de portable associé au RIB de l'ADRM : 07 82 46 99 03. N'oubliez pas de nous adresser le formulaire ci-dessous pour nous permettre de vous identifier.

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Si vous ne connaissez pas cette application, il vous suffit de nous adresser ce formulaire en ligne pour nous faire connaître le montant de votre adhésion ou du don et votre numéro de portable : via l'application, nous vous enverrons en retour un lien à partir duquel vous pourrez payer avec votre carte bancaire, comme tous les achats sur la toile et sans frais.

Les adhérents qui n'auraient pas obtenu leurs reçus fiscaux sont priés de se signaler au secrétariat. Les reçus sont adressés par courriel.

 

 

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