LA GRANDE BRIÈRE
texte et musique Philippe Berthaut
Et le marais boira tout seul avec ses gens
Les barques glisseront dans la suie de l’Orient
Et les caïmans enfantins devenus racines de saules
Entrelaçant l’eau et le môle dans la combustion de la tourbe
Où s’endort la Grande Brière enfoncée
Dans son aquatique bûcher.
Comment pouvons-nous pénétrer dans nos marais
Les mots sont des canards que le corps a piégés
Le territoire du chasseur commence où se forme la peur
Dans chaque lèvre un lévrier ramène un oiseau abattu
C’est le cœur avec ses plumes de couleur
Collées aux blessures sœurs.
Je reviendrai de l’exercice dans le marais
J’aurai des yeux couleur de pouliche affolée
Est-ce que de là j’aurais appris de cette dame des étiers
La perche essentielle enfoncée dans le vacancier immobile
Où s’endort la Grande Brière enfoncée
Dans son aquatique rucher.
Et le marais boira tout seul avec ses gens
Les barques glisseront dans la suie de l’Orient
Et les caïmans enfantins devenus racines de saules
Entrelaçant l’eau et le môle dans la combustion de la tourbe
Où s’endort la Grande Brière enfoncée
Dans son aquatique duché.