Une publication scientifique rappelle que déménager un aîné atteint de la maladie d’Alzheimer (ou une maladie apparentée) a des impacts majeurs sur sa santé. Un déménagement du domicile vers un centre d’hébergement représente un stress énorme pour toutes personnes, mais encore plus pour des aînés qui ont des problèmes de mémoire et de désorientation. Le risque que ce déménagement entraîne des conséquences négatives permanentes est bien réel. Dans cette étude, on rapporte qu’un déménagement piètrement orchestré entraîne un déclin psychologique, social, cognitif, comportemental et fonctionnel. Qui plus est, une transition peut être la source d’un effet domino menant au décès. Il ne faut donc pas prendre à la légère les transitions. Je rappelle ces données scientifiques, car avec la création des Maisons des aînés, nous avons l’opportunité comme société d’éviter une transition pour ces usagers fragiles.
Les maisons des aînés peuvent admettre des aînés atteints de la maladie d’Alzheimer à un stade modéré ou sévère de la maladie. Il ne faudrait pas manquer cette opportunité pour changer une pratique traditionnelle au Québec où un aîné atteint de la maladie d’Alzheimer subit plusieurs transitions dans son parcours dans le continuum des soins de longue durée. En effet, il peut passer du domicile, à la résidence privée pour aînés (RPA), à l’unité de soins de la RPA, à la ressource intermédiaire et finalement au CHSLD. Il peut donc subir 4 transitions qui auront indéniablement des conséquences sur sa santé. Nous devrions avoir comme règle fondamentale d’éviter au maximum les transitions et toujours tenter le maintien de l’aîné dans son milieu de vie en intensifiant les soins.
Les maisons des aînés représentent le premier modèle d’hébergement public qui vise à accueillir autant les aînés au stade modéré que sévère de la maladie. En admettant ainsi des aînés atteints de la maladie d’Alzheimer à un stade modéré dans une maison des aînés, on pourra ainsi lui éviter les conséquences fâcheuses du déménagement vers le CHSLD lorsqu’il atteindra le stade sévère.
Pour que ceci puisse se réaliser, nous aurons besoin de la collaboration de toutes les instances et en particulier les gestionnaires du mécanisme d’accès à l’hébergement. Il ne faudrait surtout pas concevoir les maisons des aînés comme des CHSLD.