no. 1, mai 2023

 

 

Infolettre

L'éthique et la déontologie parlementaires dans la Francophonie

Actualité des membres

 

Derniers avis rendus par les membres

 

Rapport annuel du comité de déontologie parlementaire du Sénat (France)

 

Départ à la retraite du commissaire M. Mario Dion (Canada)

 

Plan stratégique 2023-2027 du Commissaire à l'éthique et à la déontologie (Québec)

 

Revue de presse

 

Aucune règle ne cadre chez nous les voyages à l’invitation de tiers – Martine Dubuisson, Le Soir,

13 février 2023
 

Voyages parlementaires : la Commission de déontologie prône la transparence totale et le financement par l’assemblée – Martine Dubuisson, Le Soir, 15 février 2023
 

La majorité du Parlement wallon veut enfin installer la commission de déontologie et d’éthique : « Des règles strictes seront à respecter par les mandataires publics » - Sudinfo et Belga,

1er mars 2023
 

Absentéisme : La Cour constitutionnelle entérine la révocation des sièges des parlementaires – Zaina Jnina, Hespress, 6 mars 2023
 

Parole aux membres

Une mise en perspective institutionnelle et familiale guidera l’auteur de ces lignes. En effet, mon père, Jean Gicquel, a été, entre 2011 et 2012, le premier Déontologue de l’Assemblée nationale (France), soit cette « personnalité indépendante » désignée par le Bureau de l’Assemblée nationale « à la majorité des trois cinquièmes de ses membres, sur proposition du Président et avec l’accord d’au moins un président d’un groupe d’opposition » (art. 80-2 du Règlement de l’Assemblée nationale).

 

A travers ce lien filial, il est loisible de mesurer l’étendue du chemin déontologique parcouru en à peine plus de dix ans au Palais-Bourbon.

 

D’abord, la liste des compétences du Déontologue n’a cessé de s’allonger et couvre actuellement, entre autres, le contrôle de la correcte utilisation, par les députés, de leur allocation forfaitaire de mandat (AFM) versée mensuellement ; le respect du code de déontologie des députés, celui des représentants d’intérêts  ainsi que des règles relatives à la prévention des conflits d’intérêts et, pour terminer, l’intervention sur les situations de harcèlement rencontrées par les collaborateurs dans leurs relations avec les députés-employeurs.

 

Ensuite, l’époque où peu de textes sur lesquels le Déontologue pouvait fonder son action (celle-ci était alors, de fait, cantonnée à la simple diffusion d’un « réflexe déontologique » chez les élus), tranche avec la période contemporaine caractérisée par un empilement de normes législatives et réglementaires permettant des modalités d’intervention variées (avis, recommandation, demande de communication de document, injonction, mise en demeure).

 

Enfin, là où mon père pouvait compter seulement sur le soutien technique d’un unique fonctionnaire parlementaire à mi-temps, le Déontologue est désormais appuyé par un service de déontologie rattaché au Secrétariat général de la Présidence de l’Assemblée nationale (France) et constitué actuellement de neuf fonctionnaires à plein temps.

 

Au regard de toutes ces différences, il est à convenir, en s’inspirant très librement du classique extrait du Guépard, qu’il faut bien que tout change pour faire changer les choses.

 

Jean-Eric Gicquel

Déontologue de l’Assemblée nationale (France)

 

Modification du Code régissant les conflits d’intérêts des députés (Canada)

 

Le Commissariat aux conflits d’intérêts et à l’éthique du Canada est une entité du parlement qui est chargée de l’application de deux ensembles de règles :

  • la Loi sur les conflits d’intérêts, qui vise les titulaires de charge publique, dont les ministres, le personnel ministériel, et les personnes nommées par le gouverneur en conseil ;

  • le Code régissant les conflits d’intérêts des députés, qui vise les 338 députés canadiens.

 

Le Code constitue la première annexe du Règlement de la Chambre des communes, qui a été établi par les députés pour orienter leurs travaux. Le Code renferme des règles de conduite que doivent observer les députés pour éviter les conflits d’intérêts, des processus de divulgation confidentiels d’informations financières personnelles des députés et de leur conjoint, comme des actifs, des créances et des sources de revenus, ainsi que des mécanismes de déclaration publique des résumés des documents d’information produits par les députés. Le Code établit aussi un processus d’enquête par lequel une plainte présentée contre un député peut être examinée de façon confidentielle par le commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique.

 

L’évolution du Code

Le Code régissant les conflits d’intérêts des députés a été adopté en 2004. Depuis lors, le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre (PROC) l’a examiné et y a recommandé des modifications en juin 2007, en février 2008, en juin 2009, en juin 2015, et tout récemment en juin 2022 (adopté par la Chambre le 30 mars 2023).

 

Selon l’article 33 du Code, le Comité PROC doit procéder à un examen exhaustif des dispositions du Code tous les cinq ans. Il examine les règles et pratiques de la Chambre et de ses comités, les questions électorales, les questions de privilège, les conflits d’intérêts des députés, l’administration interne de la Chambre, ainsi que les services et installations destinés aux députés, et il présente des rapports à ce sujet.

 

Le dernier examen du Code

En février 2022 le Comité PROC a entrepris un examen exhaustif du Code pendant lequel il a entendu 12 témoins lors de trois réunions publiques, dont le Commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique de l’époque, Mario Dion, qui a comparu pour discuter des changements qu'il recommandait d'apporter au Code. D’autres membres canadiens du Réseau, les commissaires Ariane Mignolet et J. David Wake, ont également comparu devant le Comité et lui ont offert des commentaires éclairés et des avis d’expert.

 

Le Comité a présenté à la Chambre son 11e rapport, Examen du Code régissant les conflits d’intérêts des députés, quatre mois plus tard. La Chambre a adopté le rapport le 30 mars 2023.

 

Les recommandations du Comité PROC

Le rapport contient treize recommandations, notamment :

  • créer un sous-comité chargé de procéder à un examen plus approfondi du Code ;

  • autoriser le greffier de la Chambre à apporter les remaniements nécessaires au Règlement.

 

D’autres recommandations sont entrées en vigueur à l’adoption du rapport :

  • formation obligatoire pour les nouveaux députés ;

  • élaboration de lignes directrices sur les appuis et les lettres de soutien ;

  • modification pour que les services de stagiaires fournis par des tiers ne soient plus considérés comme un cadeau ou un avantage.

 

Plusieurs recommandations ont une incidence sur le processus d’enquête et interdisent à un député qui a demandé l’ouverture d’une enquête de la commenter publiquement tant que le commissaire n’a pas terminé l’examen préliminaire. Il y a aussi des recommandations de nature technique qui visent à modifier des libellés.

 

Prochaines étapes

Le Commissariat aux conflits d’intérêts et à l’éthique a déjà commencé à intégrer les changements au Code dans ses activités. Un sous‑comité sera formé et le Code fera l’objet d’un autre examen.

 

Vous souhaitez en savoir plus ? Vous pouvez contacter le Commissariat aux conflits d'intérêts et à l'éthique à l'adresse suivante : info@cie.parl.gc.ca.

 

 Source : Commissariat aux conflits d’intérêts et à l’éthique (Canada)

Activités du RFEDP

Atelier de formation du RFEDP: Développer ses réflexes éthiques et déontologiques : en ligne (en tout temps, sur demande)

 

Webinaire offert aux parlementaires du Togo : 30 mai 2023, en ligne

 

École de printemps sur l’éthique et la déontologie parlementaires de la Chaire de recherche en études parlementaires : 6 et 7 juin 2023, Luxembourg

 

Assemblée générale annuelle du Réseau : 11 au 13 octobre 2023, Québec

Membre en vedette : Sénat de la Côte d'Ivoire

Mission et mandat

Concurremment avec l’Assemblée nationale, le Sénat est appelé à assumer les missions de vote de la loi, de contrôle de l’action gouvernementale et de représentation des collectivités territoriales et des Ivoiriens établis hors de la Côte d’Ivoire.

 

Au-delà des fonctions classiques qu’il a en partage avec l’Assemblée nationale, le Sénat de Côte d’Ivoire s’engage à :

 

  • promouvoir la démocratie participative pour redonner au citoyen toute sa place dans la gestion de la chose publique ;

  • contribuer au développement inclusif des collectivités territoriales pour diversifier et décentraliser l’économie nationale ;

  • soutenir l’équilibre des pouvoirs pour renforcer l’État de droit et promouvoir les libertés publiques ;

  • favoriser le rassemblement autour des valeurs républicaines.

 

Contexte de création

L’avènement du Sénat prévu par les dispositions constitutionnelles du 8 novembre 2016 instaure un système bicaméral au Parlement de Côte d’Ivoire. L’existence de cette seconde chambre résulte de l’engagement pris par le Président de la République de procéder à des réformes politiques visant à améliorer le processus démocratique par le renforcement du pouvoir législatif. Cette disposition constitutionnelle qui introduit le Sénat, conforte la légitimité de l’institution parlementaire et traduit l’adhésion du peuple au projet politique du Chef de l’État.

 

Le mandat des Sénateurs se caractérise par le mode de désignation et de représentation. Les Sénateurs sont élus pour cinq (5) ans au suffrage universel indirect et au scrutin de liste majoritaire bloqués à un tour, sans vote préférentiel ni panachage pour les deux tiers des membres et un tiers nommé par le Président de la République. Ils assurent la représentation des collectivités territoriales et des Ivoiriens établis hors de Côte d’Ivoire.

 

Aussi, la chambre haute du Parlement de Côte d’Ivoire se distingue par son indépendance, condition sine qua non de son bon fonctionnement. Cette indépendance est garantie par une double autonomie, à la fois financière et administrative.

 

 

 Source : Sénat (Côte d'Ivoire)

 

Références utiles

  • Lexique du RFEDP

  • Lignes directrices sur les activités externes, Conseiller sénatorial en éthique (Canada)

  • Éthique et intégrité du service public, André Lacroix (2022), Presses de l'Université du Québec

info@rfedp.org
+1 418 643-1277

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