Gorillas quitte la Belgique et voit des salariés faire grève en France

Gorillas arrête son activité en Belgique. Le spécialiste de la livraison ultra-rapide de courses à domicile à d'ores et déjà fermé ses entrepôts belges et revendu son activité à eFarmz, qui livre des repas et paniers de produits. Cette annonce n'est pas une surprise puisque Gorillas avait déclaré vouloir se recentrer sur la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et les Etats-Unis. Toutefois, son activité dans ces pays est également touchée puisque les équipes d'un entrepôt parisien ont fait grève lundi, contestant des licenciements jugés abusifs et un management agressif.

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Gorillas quitte la Belgique et voit des salariés faire grève en France

Gorillas est dans la tourmente. L'entreprise de livraison ultra-rapide de courses à domicile a fermé l'ensemble de ses entrepôts belges. Elle assure que l'ensemble de son personnel en Belgique a été tenu informé. "Nous avons mis fin à la période de consultation et avons débuté les négociations autour d'un plan social avec les instances représentatives du personnel", écrit-elle.

Après avoir évalué avec attention toutes les options stratégiques, Gorillas ajoute que le service de livraison de repas et paniers de produits eFarmz récupère son activité en Belgique ainsi que certains employés. Le prix de cette acquisition n'est pas divulgué par les intéressés, ni le nombre de salariés repris par eFarmz.
 

Des licenciements critiqués en France

Cette annonce intervient un mois après que Gorillas ait annoncé la suppression de 300 postes administratifs, soit près de la moitié de ses 600 salariés de bureau. Gorillas souhaite se concentrer sur ses marchés clés que sont l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et les Etats-Unis (New York) qui génèrent 90% de ses revenus. Toutefois, les conditions de travail en France sont aujourd'hui contestées par une partie des livreurs et personnel en entrepôt.

Des salariés de l'entrepôt parisien de Gorillas situé rue Amelot, près de la place de Bastille, étaient en grève le lundi 27 juin 2022. "Les licenciements se poursuivent sans motif valable ou pour des motifs fallacieux ('performance'), parfois sans convocation en bonne et due forme", écrit la CGT dans un tract. Le syndicat, qui évoque également des licenciements abusifs, affirment que "les travailleurs n'en peuvent plus" et s'interrogent sur qui sera la prochaine personne à être licenciée. "Les salariés demandent l'arrêt du management agressif et des licenciements arbitraires", est-il encore écrit.

Une quinzaine de personnes sur les 70 personnes travaillant depuis cet entrepôt aurait été licenciées ces dernières semaines, a rapporté Arnaud Coulibaly, responsable des livreurs sur place, à plusieurs titres de presse. Une situation comparable à celle des autres entrepôts, ajoute-t-il. Des réductions d'effectifs que la start-up semble vouloir faire discrètement puisque l'annonce des 300 licenciements portes sur ses 600 salariés de bureau. Mais à aucun moment ne sont évoqués les licenciements dans ses entrepôts et des livreurs alors même que la start-up se repose sur plus de 14000 personnes sur ces postes.

Un contexte économique difficile

Cette réduction d'effectif brutale coïncide avec les difficultés rencontrées dans ce secteur de la livraison rapide. Ces dernières se sont considérablement développées et multipliées au début de la pandémie de Covid-19. Elles ont levé des sommes considérables et leur valorisation a explosé. Mais l'argent ne coule plus à flot.

Gorillas a donc changé de stratégie en quittant l'hyper-croissance pour s'engager sur le chemin de la rentabilité. Mais elle doit aussi faire face à l'inflation et l'augmentation des prix dans le secteur alimentaire. Toutefois, le respect du droit du travail n'est pas optionnel. Si la start-up ne veut pas faire face à d'éventuels recours (et condamnation) elle se doit de respecter les règles en vigueur dans les différents Etats où elle opère.

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