Bien que déplacer un patient d’une chambre à une autre pourrait faciliter la prestation des soins, il faut vraiment y penser à deux fois avant d’aller de l’avant… Le patient pourrait ne pas se relever de ce changement. Il faut donc avoir d’excellentes raisons pour imposer cette transition à un patient âgé. Les avantages doivent clairement surpasser les désavantages. Une étude intéressante réalisée auprès de près de 1000 patients âgés hospitalisés en médecine ou en gériatrie montre que le risque de développer un delirium suivant un changement de chambre est nettement plus élevé qu’on aurait pu le penser. En effet, même en contrôlant pour plusieurs facteurs de risque, le changement de chambre multiplie par 10 le risque de développer un delirium. Qui plus, le delirium ainsi développé accroit par 5 le risque de mortalité.
Cette étude est instructive pour plusieurs milieux cliniques.
Pour le milieu hospitalier, il importe que les gestionnaires des services de santé réalisent une planification rigoureuse des lits et du déplacement des patients. Un Kaizen pourrait certainement être pertinent!
Pour le soutien à domicile, est-ce toujours une bonne idée d’envoyer un patient âgé à l’urgence? Plus que jamais l’hospitalisation à domicile doit voir le jour au Québec…
Finalement, même en CHSLD cette étude témoigne de l’importance de bien planifier l’admission pour éviter les effets négatifs d’un changement de chambre… Le soutien du mécanisme d’accès est fondamental pour atteindre cet objectif…
En somme, il faut éviter l’effet domino… On déplace un patient de chambre pour faciliter notre organisation du travail, mais ce patient développe un delirium et double ainsi sa durée de séjour complexifiant encore plus l’accès aux lits des unités… Il devient difficile pour le gestionnaire d’arrêter l’effet domino… Pour en savoir plus sur l’étude, voici le lien :
https://bmcgeriatr.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12877-015-0070-8