Demi-fond, piste : pourquoi c’est utile pour
les autres disciplines en course à pied ?
La fiabilité du terrain
Le terrain est parfaitement plat. Ce qui permet de faire un travail de grande qualité : pas de perte au niveau du sol, pas de pente, et le vent qui peut être tout autant dans le dos que de face sur un tour.
L’apprentissage des allures
A force d’habitude, vous saurez partir sur une fraction sans regarder votre montre tout du long. La répétition sur cette configuration mesurée par sections (tous les 100 m) permet d’ancrer aussi bien le temps qu’il vous faut pour tenir l’allure prévue, que la sensation physique à laquelle correspond ce temps.
Par exemple, même sur un trail, vous saurez quel est votre rythme sur un passage roulant. Imaginez une fin de course roulante, avec un concurrent à chercher devant vous. Si vous êtes à 14 km/h, vous saurez identifier ce 14 km/h en termes de sensation physique (comme un GPS interne) et vous saurez quelles chances vous avez de le rattraper en changeant de rythme.
L’habitude vous fera aussi connaître qu’à 6 min vous êtes à 10 km/h, qu’à 3’45 vous serez à 16 km/h etc… Connaître l’allure et la valeur précise de
son effort est utile et important !
Le travail technique
Bien sûr, les gammes (montées de genoux, rebonds, talons-fesses etc…) participent à rendre le pied et la foulée efficaces.
Mais sur 10 km, par exemple, vous savez bien que la qualité de la foulée sera déterminante pour aller chercher les secondes. Sur marathon, vous pourrez
sentir à quel moment votre foulée se dégrade, et vous coûte du temps. En trail, de la même façon, vous saurez que vous êtes serez moins efficace
quand il vous manquera du pied, du tonus, car les sensations de proprioceptions seront différentes.
Et en ayant travaillé sur la piste, vous pourrez vous rappeler que
les notions de cadence et de placement pourront vous faire
regagner en efficacité si vous vous remobilisez.
Les répétitions sur terrain régulier contribuent à ancrer à la fois
les connaissances d’allure, la sensation qui correspond, et à vous
rendre compte de l’intérêt d’une foulée plus efficace.
Ce travail est particulièrement utile jusqu’à environ 33 ans dans
une période où on optimise ses capacités de vitesse.
L’intérêt physiologique
En termes d’efficacité chimique et scientifique pure, la piste est comme un laboratoire. La puissance, la vitesse la consommation d’oxygène, tous ces paramètres se développent grâce à l’intensité des efforts que l’on peut y produire, sans l’interférence du terrain.
On peut à la fois faire un travail musculaire intense et efficace, et travailler les zones physiologiques comme le seuil. La VMA, même en trail, va être un axe de progrès : si vous savez être rapide, c’est que vous avez une tonicité musculaire et un cardio capable de supporter des efforts importants. Il vous faudra en
travailler d’autres, mais c’est bien un des axes de progrès.
La piste peut être fun, une fois par semaine, si on sait varier, s’amuser des allures et des récupérations, ressentir le bienfait d’un travail de placement ou d’allure. Les possibilités sont vraiment très grandes, et son
efficacité donnera de l’influx dans vos sorties sur route ou sentiers.
Comme toute envie de progrès, d’être au meilleur
Christian Rebollo, entraineur