Infolettre Alexandre del Perugia |
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Joueuses, joueurs, L'été est là. C'est un temps différent. Prenons le temps de penser, de nous questionner et de nous faire bouger. Voici cinq courts textes sur la présence. Bel été. Alexandre |
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LA CREATURE En théâtre, on l’appelle personnage. En danse, cirque et autres disciplines des arts vivants, il n’existe pas de mot dédié pour « personnage », aussi j’utilise le mot créature pour le désigner. Chaque créature est un terrain de jeu spatio-temporel : quand on joue sur scène, il y a le déroulé de l’action connue : c’est ce qui est montré. Et il y a le secret de la créature. La créature ne connaît pas le futur, mais le joueur le connaît : ce paradoxe peut être une grande difficulté des arts de scène. Comment appréhender le plateau sans crainte ? Comment accepter le trac et le vide sans peur d’être regardé et de se sentir mal ?
En réalisant que le public ne me regarde pas : il regarde la créature. |
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PRESENCE ET PRATIMOINE INTERIEUR Il y a une immanence du geste artistique et je considère que le laboratoire de l'œuvre artistique est dans l'être. Notre présence en scène nous demande d'apprendre à dévoiler notre patrimoine intérieur. |
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RECONSIDERER NOTRE METIER Peut-on reconsidérer notre métier pour accéder à quelque chose de plus subtil que le corporel : le métacorporel ? Dix et cent fois, j'ai vu des artistes faire l'expérience que Grotowski nommait translumination et qu'Eugenio Barba appelle corps extra-quotidien Pour ma part, je parle de point Zéro et de présence dans l'ailleurs : oui, je crois qu’il existe une autre réalité que celle offerte aux sens, et que l'artiste peut accéder à ce réel. |
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CORPS et HOLISTIQUE Ne gagnerait-on pas à voir le corps différemment ? Ne pas le voir comme une machine, mais avec une vision plus globale ? De mon point de vue, il n’y a pas séparation entre le corps et la tête et je perçois l'individu comme un tout. Nous croyons souvent être une sorte de conscience vivante avec un véhicule - le corps - qui n'est pas vivant en soi. Je crois qu’il y a une unité, une globalité à sentir. Cependant il ne s'agit pas de travailler sans la tête quand on est artiste : ce n’est pas la tête qu'il faut remettre en question, mais la domination du discursif sur le sensitif. On veut trop comprendre au lieu de sentir, alors que c'est la complémentarité qui importe. |
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NE RIEN FAIRE / FAIRE RIEN Ne rien faire induit un désœuvrement et de la passivité, c'est une posture de personne et non une posture de jeu. Ne rien faire n'a pas sa place dans la posture du joueur : s'il agit passivement, s'il attend de faire ce qu’on lui dit de faire, s'il bouge au lieu de se faire bouger, alors, ça ne joue plus et c'est la fin du jeu. Faire rien, en revanche, induit une activité : on est certes passif, mais activement passif. Faire rien est une attitude consciente, c'est une décision et une posture juste de jeu. En étant passif-actif, le joueur se laisse intérieurement bouger, il est agi, il fait rien. Faire rien lorsqu'on est joueur, c'est préparer le terrain de la créature qui pourra dès lors survenir et qui sera, elle, dans le faire. |
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Ces 5 courts textes sont extraits des Pensées sur la présence dans l'ailleurs_Réflexions sur l'art du jeu, Alexandre del Perugia, 2021 et Un dictionnaire de la présence, Alexandre del Perugia, 2023. |
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PROGRAMME ESTIVAL PONTEMPEYRAT JUILLET 1-6 juillet : Masterclass 1 "Les Essentiels du joueur" (complet) 8-13 juillet : Masterclass 2 (complet) 15-20 juillet : Atelier-labo "Etre complet" 22-27 juillet : Atelier-labo "Etre juste" 29 juillet au 3 aout : Atelier-labo "Etre libre" AOUT 5-10 aout : formation "Six jours avec votre personnage" 12-17 aout : Masterclass 1 "Les Essentiels du joueur" 19-24 aout : Travail sur votre Monstre (complet) 26-31 aout : Travail sur votre Projet "De l'écriture au plateau" SEPTEMBRE 2-7 septembre : Travail sur votre Projet "La cohérence du projet" |
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