La Méthode Vittoz, agir sur son cerveau pour développer sa flexibilité
attentionnelle et émotionnelle
Pendant cette période de pré-campagne électorale française, nous sentons qu’il existe une forme d’hystérisation du débat public, encouragé ou exacerbé par les médias sociaux où tout un flot d’émotions incontrôlées, clivantes et contradictoires se déverse en continu, du matin au soir.
Or, des études scientifiques montrent que notre cerveau, par le biais de négativité, retient sept fois plus facilement une mauvaise nouvelle qu’une bonne nouvelle. On parle du train qui arrive en retard, mais pas de ceux qui arrivent à l’heure, des arbres qui tombent, mais pas de la forêt qui pousse, d’un acte de malveillance, et pas forcément des multiples actes de bienveillance réalisés dans le secret du quotidien. La mise en avant des mauvaises nouvelles ou des problèmes par l’information en continue, au détriment des bonnes nouvelles et des solutions, créé une ambiance générale qui est source d’anxiété, de mal-être et de méfiance pour une majorité de personnes, dont la santé mentale est déjà fragilisée par les presque deux ans de pandémie du Covid19. Il appartient donc à chacun d’être vigilent et d’apprendre à orienter aussi son attention aussi vers les émotions positives, ou d’entraîner notre cerveau à repérer et goûter tous les bons moments de la journée.
Pourquoi est-il important aussi de cultiver nos émotions positives pour embellir notre vie ? A ce sujet, la psychologie positive qui est complémentaire de la psychopathologie rappelle l’importance de s’appuyer sur nos forces individuelles déjà existantes et à développer aussi les émotions positives. Plusieurs recherches montrent en effet que le développement d’émotions positives serait plus efficace dans le traitement des troubles anxieux et dépressifs que la réduction des affects négatifs. Ainsi, lorsque l’on augmente la présence d’émotions positives, on réduit l’apparition d’affects négatifs, l’inverse étant moins fréquent, c’est-à-dire que le fait d’avoir moins d’émotions négatives ne va pas forcément se traduire par plus d’émotions positives dans sa vie.
Avec la méthode vittoz, nous développons la pratique des « 3 fleurs » ou « 3 bons moments ». Il s’agit de savoir de prendre régulièrement du temps pour se poser en fin de sa journée, pour retrouver quelques bons moments de notre journée. Et au fil de l’entrainement, nous découvrons que les bons moments de notre journée, ceux qui laissent une trace positive et constructive profonde dans notre psyché, notre corps et notre cœur, sont tous les petits signes d’entraide et de gratitude que nous vivons dans nos journées : un bonjour amical, un remerciement, un signe d’encouragement, un service rendu que nous recevons et que nous donnons. Plus nous entraînons notre cerveau à être attentif à ces bons moments, plus il les repère plus facilement, et plus nous découvrons que même dans une journée difficile, il peut y avoir eu aussi des bons moments. Le chemin que propose la Méthode Vittoz pour apprendre à faire de ses émotions des alliées se combine dans la capacité à cultiver les émotions positives et l’accueil bienveillant de nos émotions difficiles, en levant le jugement sur leur négativité supposée. Cela permet de déployer un cercle vertueux dans sa vie, base de promotion de la santé et du bien-être individuel et collectif.
Par ailleurs, il devient urgent de sortir de ce monde de compétition stérile et débilitant pour construire un monde plus collaboratif et solidaire, puisqu'il s'agit de découvrir que l'évolution personnelle est avant tout à apprendre à s'élever au-dessus de soi-même, plutôt que de chercher à se rassurer en s'élevant au-dessus des autres. Pour illustrer ce propos, je vous conseille de visionner le reportage d’Arte sur les entraînements mentaux des athlètes français pour les jeux Olympiques de Tokyo qui intègrent pleinement le travail sur les émotions, d'une manière complètement renouvelée, en s'appuyant sur une nouvelle compréhension des émotions. Pendant longtemps, les athlètes apprenaient à se méfier de leurs émotions en essayant de s’en affranchir. Aujourd’hui, les athlètes apprennent à accueillir leurs émotions pour réduire le stress, mieux gérer la douleur et mettre en place la concentration nécessaire pour parvenir à des performances optimales. En particulier avec le médaillé de natation, Florent Manaudou, qui a fait un retour surprenant cet été en haut des podiums. Lorsque je l'avais vu répondre aux journalistes à la fin de sa course (avant de voir le reportage sur les conditions de ses entraînements), j'avais été frappé par sa détermination et sa sérénité à la fin de sa course. Car il avait fait la course pour lui-même, et non pas pour satisfaire un public exigeant et capricieux. Il était libre, il avait nagé pour lui, dans un lien plus apaisé avec soi-même.
Et sa joie toute intérieure était douce et lumineuse.
En plus des émotions, nous commençons juste à découvrir le fonctionnement du cerveau humain et beaucoup de scientifiques pensent que le XXIème siècle sera la découverte d'un "nouveau Monde", comme l'avait été en son temps la découverte des Amériques. Dans son unique livre de 1911, « Traitement des psychonévroses par la rééducation du contrôle cérébral » bien avant les grandes découvertes en neurosciences sur la neuroplasticité, les neurones miroirs par exemple, le docteur Vittoz parle du cerveau et de l’importance d’apprendre à mieux l'utiliser. En effet, il a écrit « cette méthode a pour base que derrière tout trouble psychique, il y a un fonctionnement défectueux du cerveau, et que c’est là, que nous devons trouver le remède ». Pour lui, en effet, chez les patients angoissés, anxieux, fatigués ou stressés, la fonction émissive est incontrôlée. Ils ne peuvent plus s’arrêter de penser, de cogiter. Cette pensée incessante crée un état de fatigue et de stress. Les exercices Vittoz vont faire prendre conscience au patient qu’il a un moyen d’arrêter sa pensée, de la mettre au repos en se rendant attentif à l'instant présent, en s’ancrant dans son corps et ses sensations.
Depuis plus de 20 ans, les pratiques formelles de la pleine conscience comme la méditation ont été largement explorées et validées scientifiquement pour ses nombreux apports dans le champ de la santé et du bien-être. Depuis 5 ans, ce sont les pratiques informelles intégrées dans le quotidien qui sont le plus étudiées dans le champ de la pleine conscience, comme par exemple le programme FOVEA qui fait l’objet d’une étude scientifique depuis 2012.
En Octobre 2021, j'ai pu animer un module d'initiation au programme FOVEA dans le cadre d'un Diplôme Universitaire à l'Université de Médecine de Lyon avec 2 collègues, avec le plus beau compliment d'une des participantes pour notre trio " vous incarnez ce que vous enseignez". Car comme les parents avec leurs enfants, ou les thérapeutes avec leurs patients, ce n'est pas ce que nous disons qui porte du fruit, mais bien ce que nous avons expérimenté nous-mêmes en pratique, qui diffuse auprès d'eux et dans tous nos lieux de vie, personnels et professionnels.
Pour 2022, je vous souhaite une année de présence attentive, chemin pour ancrer la sobriété heureuse dans vos vies, chère à Pierre Rabhi qui nous a quitté à Lyon ce mois-ci.
Rest in peace and have fun.
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Patrick BOBICHON
Praticien de la psychothérapie Vittoz
Instructeur FOVEA
Coordinateur de l'étude scientifique FOVEA (IRDC)
Directeur de la formation d'Instructeurs FOVEA
Pour Particuliers, Groupes et Organisations
En cabinet, sur site et par vidéo.
Qui suis-je ?
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------