Le Journal  

de Jordan

Décembre 2023

Retour sur la préparation estivale

Une nouvelle saison se prépare     

Le poids de l’injustice

L'image du jour

La neige est là et en grosse quantité à haute altitude.

Place à une nouvelle saison !

Chers lecteurs,

 

Je vous ai laissé longtemps sans nouvelle, j’en suis désolé mais ce n’est pas pour autant que je n’ai pas continué à faire plein de choses. Que ce soit à ski au Chili, en préparation physique mais aussi dans d’autres sports, je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer.

 

L’hiver arrive et le ski a déjà bien repris pour moi. Cette saison s’annonce bien chargée.

Vous trouverez l’agenda de mes compétitions de l’hiver dans la section calendrier.

 

Enfin, je n’en parle pas souvent mais je vous détaillerai un peu l’injustice que je vis par rapport à la déficience de mon épaule gauche qui n’est pas prise en compte. Une situation qui ne s’améliore pas et qui commence à me peser lourdement.

 

Bonne lecture,

 

Jordan

L'actu

Retour sur la préparation estivale

Le 20 juillet, en pleine canicule européenne j'ai pris le départ pour 3 semaines d'entraînement avec l'équipe de France dans l'hémisphère Sud.

 

Nous avons posé nos valises à Farellones au pied de la station El Colorado, à 2h de route de Santiago au Chili. Quel choc de passer de 40° à des températures négatives. La neige nous a accueilli dès le 2e jour et heureusement car il n’y en avait pas beaucoup.

 

C’était très dépaysant, nous étions entourés de montagnes arides à la roche rougeâtre. Pour monter à la station, nos habituels sapins qui bordent les routes étaient remplacés par des cactus. Nous avons aussi eu le droit à d’incroyables levers et couchers de soleil.

Sur les skis, j’ai rapidement retrouvé de bonnes sensations. Nous avons pu enchaîner 7 journées avec entraînement de ski le matin puis préparation physique et récupération active l’après-midi.

 

C’est d’ailleurs lors de ces après-midis de récupération que nous avons pu aller nous balader dans les montagnes environnantes et découvrir de magnifiques paysages qui sont très différents de ce qu’on a chez nous. Je vous laisse découvrir ça en photo.

Là les coachs nous avaient prévu une petite pause pendant laquelle nous sommes partis 2 jours sur la côte pacifique vers Vina del Mar.

 

L'occasion pour bon nombre d'entre nous de surfer pour la première fois dans l'océan Pacifique. Nous avons aussi visité la très colorée ville de Valparaiso.

Nous avons alors repris les skis bien ressourcés pour terminer ce stage d'entraînement sous une chaleur inhabituelle pour cette période de l'année. La neige commençait à manquer mais nous avons pu refaire 8 belles journées de ski dans des conditions hivernales.

 

Du bon boulot qui servira de base pour la saison prochaine. Mais aussi un incroyable souvenir et de bons moments partagés avec l’équipe grâce à nos coachs Thomas Frey et Fédérico Blasotta

De retour en France, avec les fortes chaleurs, il était difficile de trouver de la neige à proximité pour continuer l’entraînement.

J’ai donc mis l’accent sur la préparation physique, d’une part avec mon préparateur physique, Jean Paul Bourboujas, d’autre part avec l’équipe lors d’un second stage au CREPS de Vichy. Cette fois-ci le stage était orienté force athlétique et haltérophilie en échange avec de jeunes stagiaires qui préparaient leur BPJEPS éducateur sportif. Une semaine chargée en apprentissages et riche en échanges.

J’ai aussi profité du soleil que nous avons eu jusqu’à fin octobre pour continuer les autres activités que j’adore avec des sessions kite à Serre-Ponçon et Leucate, du wake sur le lac du Bourget, du VTT dans le Beaufortain et de l’escalade dans les Baronnies et à Aix les Bains.

Il y a quelque chose que j’aime beaucoup aussi c’est partager ma passion. C’est pourquoi je ne refuse jamais lorsque des professeurs me demande de venir partager mon parcours devant les élèves. Ainsi cet automne je suis allé à la rencontre de deux écoles primaires. Je leur ai parlé bien évidemment de ski mais surtout de handicap afin de les familiariser avec ça et leur montrer que même avec certaines difficultés physiques on arrive à faire de grandes choses.

Une nouvelle saison se prépare

Mi-septembre afin de pouvoir quand même garder le contact avec la neige et les skis nous sommes allés faire 3 jours de slalom en intérieur dans le Dôme de Peer en Belgique. Ce n’est pas une blague et même si cette solution est loin d’être très écologique elle nous a permis de travailler convenablement pendant trois jours dans des conditions très régulières. C’est un passage désormais obligé de toutes les équipes nationales.

Début novembre avec l’arrivée de la neige nous avons pu aller nous entraîner sur le glacier de Saas Fee en Suisse. Nous y avons trouvé de la neige fraîche, malheureusement trop pour pouvoir faire du slalom certains jours. C’était quand même un plaisir de faire quelques traces dans la poudreuse. Nous avons réussi à faire deux courtes matinées de géant ce qui m’a permis de prendre de bons repères.

En cette fin novembre nous sommes allés à Tignes pour 5 jours. Après une belle première matinée de géant sur la piste glacée de la FFS, la neige s’est mise à tomber en grosse quantité. Nous avons eu une magnifique journée ensoleillée avec de la neige fraîche puis il s’est remis à neiger.

 

Nous avons finalement dû écourter le stage. Difficile d’être là au bon moment lorsque la météo et la neige sont optimale. Ça fait partie de la difficulté de notre sport.

 

Comme pour beaucoup d'autres équipes de ski en France et ailleurs la météo ne nous a pas permis de faire autant de journées d'entrainement que souhaité. Il va falloir vite s'adapter et prendre ses marques sur les premières compétitions qui arrivent tout bientôt !!

Le poids de l’injustice

Je n’en parle pas souvent et même très peu le savent mais, en plus de mon amputation de la jambe, j’ai eu deux nerfs arrachés au niveau de l’épaule lors de mon accident. Malgré une greffe sur l’un d’entre eux qui a plutôt bien prise et me permet aujourd’hui de lever le bras, il me reste toujours un gros déficit. Pour vous l’imaginer c’est un peu comme si j’avais un poids de 3 ou 4 kg accroché à mon poignet en permanence.

 

Je parle d’injustice parce que lorsque j’ai commencé la compétition en 2014, je ne me rendais pas compte de l’impact de ce handicap sur la pratique du ski de compétition et ma connaissance des différentes classifications était très limitée. C’est pour cela que lorsque le médecin qui a évalué mon handicap après m’avoir rapidement fait pousser contre sa main dans plusieurs directions m’a annoncé que ma déficience à l’épaule n’influait pas assez pour passer dans la catégorie supérieure, je l’ai accepté. Puis au fil des ans, avec l’entraînement, je me suis rendu compte que finalement ce problème d’épaule était bien gênant, parfois même plus encore que mon amputation, me posant de gros problèmes d’équilibre.

 

J’ai alors commencé à m’intéresser de plus près aux classifications et aux points pris en considération. J’ai pu constater que certains handicaps moindres étaient eux bien pris en compte comme l’amputation de quelques morceaux de doigts empêchant seulement la préhension d’un bâton. Je pense que tout skieur est d’accord avec moi pour dire qu’il préfèrerait devoir lâcher un bâton que de se voir attacher un poids de 3 ou 4 kg au poignet. J’ai alors commencé à ressentir un sentiment d’injustice par rapport à cela.

 

Après mes premiers jeux en 2018, j’ai donc demandé à être réévalué insistant sur le caractère gênant de mon handicap, vidéos à l’appuis où l’on voit clairement mon bras trainer en arrière et le déséquilibre occasionné. On me l’a refusé arguant que j’étais classifié avec le statut « Confirmé » ce qui induit que le seul et unique moyen d’être revu devant des médecins était de faire état d’une forte dégradation de mon handicap.

 

Je ne suis pas le seul à constater des incohérences dans les classifications et à vouloir faire changer les choses. L’année dernière lors de la reprise du Para Ski Alpin par la FIS, avec une trentaine d’athlètes courant avec moi en coupe du monde, nous avons envoyé un courrier à la FIS pour relever bon nombre de soucis avec le système actuel de classifications. Il est important de comprendre que ces classifications permettent de déterminer un coefficient de compensation du temps réalisé et ont donc un fort impact sur le classement final à chaque compétition. Et si d’un côté je me retrouve avec un coefficient très défavorable, ce système de classification avec des catégories très large permet à l’inverse à d’autres athlètes d’obtenir des coefficients très favorables vis-à-vis de leur handicap, ce qui crée à l’arrivée des écarts de plusieurs secondes alors que nous nous départageons habituellement au dixième de seconde voir au centième. Nous avons donc proposé plusieurs solutions intéressantes, que nous avions débattus entre nous pour demander une évolution rapide des règles et combler les injustices de ce système très discriminatoire.

 

S’en est suivi de nombreuses discussions avec les membres décideurs, qui nous ont expliqué qu’il fallait pour cela lancer des études et que ça prendrait du temps. Dans un premier temps, la priorité était d’améliorer la connaissance des handicaps de chacun des athlètes présents, pour cela il était nécessaire de revoir tous les athlètes en commission de classification au moins une fois tous les 4 ans. De plus, la FIS a instauré une nouvelle règle lui permettant de changer le statut d’un athlète sous réserve d’arguments fournis par une nation pour qu’un athlète soit revu en classification.

 

J’ai donc eu bon espoir d’être réévalué. J’ai fait cette année une nouvelle demande avec cette fois-ci des examens médicaux mesurant précisément mon déficit et montrant une contradiction avec les mesures réalisées en 2014. J’ai également insisté sur l’iniquité de mon traitement et la possibilité d’avoir une deuxième chance de défendre l’importance de ce handicap. Cette fois-ci la lettre de réponse indiquait simplement qu’ils ne niaient pas mon handicap mais qu’en se basant sur les mesures faites en 2014, il n’y avait pas de raison que ma classification ne change sans même prendre la peine de me revoir physiquement, ni même de demander un contre avis. Devant un tel refus, comment continuer de croire que ces organisations agissent pour la justice et l’équité ? Comment continuer de croire que les choses vont évoluer alors qu’ils contredisent toutes leurs déclarations ?

 

Je vous en parle aujourd’hui car j’ai perdu beaucoup trop d’énergie seul dans ce combat. Je change donc de stratégie et je préfère désormais le faire savoir en espérant qu’un jour les choses puissent évoluer de manière favorable pour moi mais aussi pour bon nombre d’athlètes dans une situation similaire. Vous verrez donc des publications sur les réseaux sociaux et j’espère des articles de presse qui en parlent. C’est quelque chose qui me pèse beaucoup. Je passe des heures infinies en préparation physique à essayer de combler ce déficit avec aucune réelle amélioration sur les skis. Déjà qu’avec une amputation aussi courte que la mienne, je suis dans une catégorie dans laquelle je ne suis pas à mon avantage, mais avec cette gêne à l’épaule en plus c’est très dur de rivaliser. J’ai plusieurs fois songé à tout arrêter à cause de ça car il est vraiment difficile de prendre le départ d’une course avec le sentiment de n’avoir aucune chance de gagner.

 

Heureusement, à chaque fois mes préparateurs mentaux m’ont aidé à me concentrer sur le plaisir que je prends sur les skis. Aujourd’hui, je n’ai pas envie de laisser des institutions aux préoccupations plus politiques que sportives m’empêcher de vivre ma passion jusqu’au bout. Par mon accident, la vie m’a donné une seconde opportunité de vivre cette passion pleinement, je n’ai pas envie de la gâcher. Sportivement, je sais que je peux aller encore plus loin que mes réussites déjà difficilement acquises, comptez sur moi pour me pousser à fond !

 

Je vous remercie aussi pleinement pour votre soutien qui m’a déjà aidé à me surpasser.

Les événements à venir

Comme je l’indiquais en préambule, je vais avoir une saison bien chargée même s’il n’y a ni championnats du monde ni jeux.

Voici donc le calendrier officiel de la saison. Je vous indiquerai dans de prochaines éditions s’il y a du changement, notamment sur de possibles coupes de France.

 

 

  • Coupe du Monde - St Moritz (Suisse)

      16 - 17 décembre 2023  [2 DH]

 

  • Coupe du Monde - Steinach am Brenner (Autriche) 

      19 - 22 décembre 2023  [2 SG + 2 GS]

 

  • Coupe du Monde - La Molina (Espagne)

      13 - 17 janvier 2024  [2 DH + 1 SG]

Sous réserve de sélection

 

  • Coupe du Monde - Veysonnaz (Suisse) 

      22 - 25 janvier 2024 [2 GS + 2 SL]

 

  • Coupe du Monde - Cortina (Italie) 

      30 janvier - 2 février 2024 [2 SG + 2 SL]

 

  • Coupe du Monde - Sapporo (Japon) 

      10 - 15 février 2024 [2 GS + 3 SL]

Sous réserve de sélection

  

  • Coupe du Monde - Hopfgarten (Autriche) 

      27 - 28 février 2024 [2 SL]

 

  • Coupe du Monde - Wildschoenau (Autriche) 

      1 - 2 mars 2024 [2 GS]

 

  • Coupe du Monde - Kranjska Gora (Slovénie) 

      12 - 15 mars 2024 [2 GS + 2 SL]

 

  • Coupe du Monde - Sella Nevea (Italie) 

      19 - 25 mars 2024 [2 DH + 1 SG + 1 AC]

 

  • Championnats de France - Peisey Vallandry

      27 - 31 mars 2024 [1 SG + 1 AC + 1 SX + 1 GS + 1 SL]

 

 

Pour suivre les résultats en direct lors de chacune de mes compétitions, nous intégrons cette année l’application officielle de la FIS (pour ceux qui l’ont déjà)

Sinon vous les trouverez sur

www.fis-ski.com

 

Comme l'année passée, n’hésitez pas à m’envoyer un message si vous souhaitez venir sur l’une de ces compétitions pour que je vous donne plus d’informations.

Le coin des partenaires

!! ALERTE BON PLAN !!

 

Si vous êtes en retard pour vos cadeaux de Noël, j’ai la solution !!

 

Jusqu’au 7 janvier tout le site PRISM est à -20% et si à cela vous ajoutez le code JORDAN25 vous obtiendrez

une réduction totale de 40%

sur les tous les articles de votre choix alors c’est le moment ou jamais !!!

 

PRISM : des sacs à dos conçus en Savoie par des sportifs et pour des sportifs. Ils sont parfaits pour toutes les activités de plein air.

Moi qui aime bien varier les plaisirs, je les utilise pour le VTT, l’escalade, le ski de rando, le trek et bien d’autres …

 

Allez vite sur www.prism-offroad.com pour profiter de ce bon plan !!

J’en profite aussi pour revenir sur la Transat Jacques Vabre !! Comme l’année dernière, j’ai été invité par mon plus gros partenaire, le Groupe APICIL, pour aller encourager un autre membre de la #TeamAPICIL, Damien SEGUIN, au départ de cette régate en duo à travers l'océan Atlantique.

 

Nous étions 5 athlètes sur 7 à se retrouver au Havre avec également des collaborateurs, administrateurs et clients du Groupe APICIL pour un gros weekend sur le village de départ de cette 30e Transat Jacques Vabre où le Groupe APICIL avait érigé un magnifique stand sur lequel nous étions tous mis en avant.

 

C’était un vrai plaisir de voir l’engouement et l’intérêt des visiteurs pour les performances de Damien et les nôtres, et de rencontrer autant de Normands qui partagent ma passion pour le ski.

 

J’ai aussi pu visiter le nouveau bateau de Damien et voir toutes les modifications faites par l’équipe pour le rendre le plus performant possible ce qui était très instructif pour quelqu’un comme moi qui n’y connait rien en voile.

 

Un monde incroyable que je vous invite à aller découvrir un jour si vous en avez l’occasion.

Si vous connaissez des personnes de votre entourage ou de votre entreprise susceptibles d'être intéressées par ce journal, n'hésitez pas à leur transférer ce mail.

Je serais très heureux de vous ajouter à ma liste de diffusion. Pour être certain de recevoir les prochains numéros, écrivez moi à jordan.broisin@gmail.com.

 

 

Et si vous voulez revoir les précédentes éditions vous les retrouverez ici :

 

Le Journal de Jordan

 

 

Suivez-moi également sur les réseaux sociaux :

Suivez-nous sur Facebook
Suivez-nous sur Instagram
Suivez-nous sur LinkedIn
Cet e-mail a été créé avec Wix.‌ En découvrir davantage