Pilgrimystic Post n°14

Mea Culpa

Salutations à tous,

 

J’espère que vous allez bien.

 

Je ne sais pas ce que vous pensez de mes productions littéraires, qu’elles soient écrites, comme ces lettres hebdomadaires que vous recevez, ou orales, comme les épisodes du Logos Club, mon podcast, lui aussi hebdomadaire.

 

De mon côté, je constate, après treize semaines de Pilgrimystic Posts et plus d’un mois (cinq semaines) de Logos Club, que d'ailleurs, je peine à tenir, non pas en ce qui concerne, mes engagements en matière de production, et pour le coup, je m’en félicite, car je ne pensais pas être capable de tenir, ou d’apprécier devoir créer et publier, coûte que coûte, chaque lundi et chaque jeudi, une lettre ou un enregistrement audio ; mais que je peine à tenir, sans me mentir à moi-même quant aux contenus.

 

Ainsi, pour la forme, le rythme, je suis plutôt satisfaite de moi, cependant, en ce qui concerne le fond, je vous dois des excuses.

 

D’où le Mea Culpa en titre de cette missive.

 

Pourquoi est-ce que je vous dois des excuses ? Parce que je me suis fourvoyée, parce que, comme je le disais dans mon dernier chapitre du Logos Club, “L’auteur, l’homme dans ses actions est déjà suffisamment son propre censeur”, en incitant par là, à s’autoriser l’exercice plein et entier de la liberté d’expression, que ce soit pour le créateur, ou le récepteur.

Oui, on a le droit d’écrire ce que l’on veut, et on a le droit aussi de penser et d’écrire, de dire ce que l’on veut de ce qui aura été écrit.

 

Certes, mais pourquoi donc des excuses ?

Vous voyez, je ne fais que diluer les choses, je ne peux pas m’empêcher de toujours tout justifier, expliquer, encadrer, définir, délimiter… mais vous savez quoi ? l’incise, je crois que c’est un peu ma marque de fabrique, on y reviendra probablement un jour. J’aime les parenthèses, qu’elles soient visibles ou non, j’adore commenter les choses alors qu’elles sont en train d’essayer de se réaliser.

 

J’y viens, donc les excuses, oui, parce que le projet que j’ai présenté, que ce soit celui du Pilgrimystic Post, que je voulais être le partage une fois par semaine, par écrit de ce qui me passe par la tête, de ce qui a occupé mes pensées, et d’autre part, le Logos Club, présenté quant à lui, comme un “journal audio”, où, là aussi je comptais parler de ce qui m’a occupé durant la semaine, ce que je voulais partager avec autrui…

 

“Journal audio,” tu parles… en écoutant le dernier chapitre publié (et je tiens à préciser d’ailleurs, que sont rédigés, enregistrés, conçus, in medias res, le jour-même de leur publication, chacun de mes contenus, audio ou écrits, et de cela, je suis plutôt fière), (vous avez vu, là, ce besoin de tout préciser, entre parenthèses !), donc, en réécoutant le chapitre 4 du Logos Club, j’ai pris conscience que je n’étais pas (tout à fait) honnête, que je tournais autour du pot, que je ne livrais pas ce que j’avais cru promettre publier et raconter…

 

Sincérité, Authenticité et Honnêteté…

Voilà l’ordonnance que je m’administre.

 

N’ayez crainte, tout ce que je publie n’est ni plagié, ni volé, ni malhonnête intellectuellement. Toutefois, je trouve que ça manque parfois de vie, de véritable moi, ! (ouais, je suis une vraie drama queen...)

 

Même si j’adoucis un podcast technique, voire "techniciste" sur la littérature, en y intégrant le générique du dessin-animé Père Castor, ce qui me fait bien rire, et qui me correspond fort bien également, je m’interdis d’être (totalement) moi-même au micro…

 

En effet, j’ai constaté que ce manque de “vérité” à mon endroit est plus vrai et visible (entendable) dans mes podcasts que dans les emails, que je vous envoie.

 

Cela peut s’expliquer de plusieurs façons, et il ne s’agit pas de dévoiler l’intégralité de ma psychanalyse, mais au moins une petite partie, celle qui peut nous intéresser ici :

Je tourne autour du pot, je renifle, rechigne, apprends, attends, je reporte toujours un projet qui me tient beaucoup (trop) à coeur, mille raisons pourraient expliquer pourquoi je ne me lance pas dedans, à corps perdu, comme je sais si bien le faire, ne réfléchissant pas aux conséquences, et encore moins au qu’en dira-t-on, mais voilà, ce projet, c’est l’aboutissement d’une vie, ou plutôt de toutes mes vies, et finalement, le Logos Club, tout comme ce Pilgrimystic Post hebdomadaires, en sont des laboratoires.

 

Ce n’est pourtant pas faute de l’avoir précisé, que ce soit en présentation des lettres et des podcasts… Peut-être avais-je moi-même besoin d’un rappel ? le voilà fait !

 

Je ne sais pas pour vous, mais personnellement, j’adore les coulisses.

Que ce soit, avant de monter sur scène, avant d’aller donner / d’assister à un cours, avant d’entrer en piste, etc, mais aussi après.

 

Les coulisses sont un lieu délicieux, à l’abri des regards d’un public, qu’il faut préserver de la “vérité”, pour ne lui servir que le magique, le meilleur.

Moi, j’aime savoir, voir, le relâchement de l’athlète hors piste, les coups de gueule hors caméra, les ventres relâchés et les dos voûtés des danseurs dans leur loges, les machinistes, la régie, là où on sait qu’on ne nous voit pas, ou alors, pas de la même manière. Cette odeur de laque, mêlée à celle du trac, c’est ma came…

 

Ainsi, j’aime questionner, étudier, et découvrir les envers de décors, les ateliers, des artistes qui m’inspirent, ou non ! Parfois l'oeuvre de certains artistes ne m’inspire pas spécialement, mais visiter, découvrir leur atelier, leurs méthodes, leurs trucs pour tenir le coup, pour travailler ce muscle de la création, cela peut m’intéresser.

 

Au cas où vous ne l’auriez pas compris, et surtout pour moi-même, je tiens à rappeler qu’ici, comme chaque jeudi, et comme, désormais (je l’espère), chaque lundi, j’ouvre les portes de mon laboratoire, alors parfois c’est rangé, comme les lundis du Logos Club (et mon Dieu que c’est nul, quand tout est bien rangé : au lieu de m’exprimer, je me retrouve à faire ce que je déteste : professer, voire proférer).

Mais souvent, c’est le bazar, et donc, je vous guide un peu dans ce fouillis, à travers mes mots, qu’ils soient écrits ou vocalisés, j’attire chaque semaine, et ce, par deux fois, votre attention sur tel objet (bien souvent un objet de pensée), au milieu de mon bordel atelier créatif, et je vous raconte son histoire…

 

Enfin, celui qui m’a bien rappelée à l’ordre, c’est, je crois, mon premier grand amour (littéraire, voire littéral haha !), l’extraordinaire Jack London (je ne sais plus à quel âge j’ai lu pour la première fois Croc blanc, à l’école primaire j'imagine, mais depuis près d’une quinzaine d’années, j’en fait la relecture, au moins une fois par an, et, à chaque fois je finis en larmes !).

 

Mais je m’égare encore, donc Jack London, écrivait, à destination de tous les auteurs, qui souhaitaient être publiés, ceci : Getting into Print dont je vous mets ici une des pages, la plus importante :

Je ne traduirai que le dernier paragraphe, pour mes lecteurs non-anglophones (je n’ai pas cherché s’il y avait une version en français) :

 

“Les trois choses primordiales {pour écrire et être publié} sont : la BONNE SANTÉ ; le TRAVAIL ; et une PHILOSOPHIE DE VIE. Je pourrais ajouter, nan, je dois y ajouter une quatrième : la SINCÉRITÉ. Sans elle, les trois autres sont inutiles ; grâce à elle, vous pourrez percer avec brio, et siégerez à la table des géants.”

 

La sincérité, en voilà un beau concept philosophique, évidemment, je pourrais écrire ici tout ce que j’ai lu dessus, mais, je ne vais citer qu’un seul de ses aspects, qui résonne tout particulièrement à mon esprit en ce moment : la vision confucéenne de la sincérité.

En chinois : chéng 誠 et en japonais : makoto 誠, la sincérité constitue une vertu (comme chez Aristote, mais il me fatigue un peu celui-là, comme Kant d’ailleurs, mais ils ont tous deux longuement écrit sur ce sujet), donc une vertu, certes, de clarté et de transparence, dans les relations avec autrui, et c’est ce détail qui fait tout selon moi.

 

Chez Zhong Yong notamment, il est conseillé, à qui veut être vertueux, et donc être sincère, de faire preuve d’une parfaite identité entre ses pensées et ses paroles (et ses actes). J’aime bien cette idée, et c’est encore une fois, parce que je trouve que je n’ai pas été totalement sincère envers moi-même (essentiellement), dans mes podcasts, (ouais, j’ai un côté un peu exhibitionniste de flagellation dans cette lettre, et hautement histrionique), que ce concept de sincérité me plaît beaucoup, et au cas où vous n’auriez pas prêté attention au titre de ces lettres, je reste une pèlerine en chemin, aussi, j’allège une fois de plus mon fardeau en ajoutant à ma boussole, la noble Sincérité !

 

En vous souhaitant à tous, un merveilleux Chemin,

Que la Paix soit sur vous,

 

 

Habiba

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