Un "torchon" édité par une association de "distributeurs de tracts"... |
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Au-delà d'un bilan détaillé qui ne saurait tarder pour notre part, nous aimerions aborder un mal qui gangrène nombre d'arènes dont notre Plumaçon. Durant la Madeleine 2017, cela nous a choqué au point de nous demander si nous étions à notre place, si nous devions continuer à venir assister aux spectacles taurins dans nos arènes et surtout si nous devions continuer à nous exprimer... Photo - Midi Libre - Manifestation anti-corrida à Rodilhan (30) |
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...sans craindre d'en venir à des extrêmes qui nous échapperaient sans l'ombre d'un doute ! Le silence est d'or, voilà une maxime que l'on devrait plaquarder au-dessus de la porte Nimeño II. Cette année encore plus que les précédentes, selon notre ressenti, nous avons perçu un climat hostile à toute forme d'expression. A croire que le Plumaçon était rempli de censeurs ayant des intérêts tout particuliers à l'organisation des courses. "Cojo !" Ta gueule ! La Madeleine a connu des moments pénibles, taurinement parlant. Le mercredi et le jeudi notamment, étant deux tardes où la présentation (pour le mercredi) et l'intégrité (pour le jeudi) des toros furent largement discutables. Néanmoins, lorsque certains voulurent le souligner, à juste titre, ils ne purent déclencher l'approbation générale. Approbation qui pourtant, à la vue de l'ostentatoire entorse faîte à l'éthique taurine (pourtant premier argument avancé dans la lutte contre les anti-taurins) aurait du être unanimement manifestée, ce fut la vindicte orale et agressive de certains qui fut récoltée, par une interjection servie par un phrasé bien connu des milieux consanguins, croyant bon avant toute chose de faire taire toute forme de contestation. Surprenant, non ? On se fait rouler dans la farine, certains se lèvent pour faire valoir nos droits à un spectacle intègre, et d'autres lésés tout autant que les premiers, se dressent en censeurs de revendications légitimes. Triste, mais si réaliste métaphore de notre société moderne. Hélas ! Ferme ta gueule ! Mais pourquoi ? Lorsque l'ambiance retombe un peu on parle avec les voisins, qui eux aussi se sentent importunés par pareilles prises de position. "On doit respecter le silence dans une arène". Ah merde ! Là on part de loin ! Lorsque l'amalgame est à ce point consommé entre tauromachie et religion, arène et église, passion et endoctrinement, forcément on ne peut que s'opposer. |
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La seule chose que l'on peut exprimer clairement à ces censeurs impénitents, c'est peut être de se replonger dans des lectures, de s'ouvrir à d'autres horizons taurins, de chercher le sens de leurs démarches, car bizarrement, dimanche, avec la course entretenue d'Adolfo, personne n'eut besoin de demander le silence car le toro l'imposa naturellement. Musica ! Ta gueule Terminons ce petit coup de gueule par les seuls cas pouvant à nos yeux légétimer pareilles interjections dans une arène en général et au Plumaçon en particulier, si vulgaires et méprisables soient-elles. Tout d'abord, le "ta gueule" faisant suite à la demande autoritaire et sémantiquement très pauvre de la musique alors que le torero est en plein travail. Non pas que nous soyons contre la musique mais quand on vient aux arènes en général c'est pour voir de la tauromachie, et non pas écouter un concert qui de manière général prolonge artificiellement le travail du torero qui se sent obligé de saluer la musique puisqu'elle fut abondamment applaudie par le public, plus que son propre travail d'ailleurs ! Le second "Ta gueule !", réside dans celui envoyé du fond des tripes aux irraisonnées et mortifères demandes d'indulto. En générale à balancer sur la première syllabe du mot afin de masquer la demande dans son ensemble. "Il vaut mieux se taire et passer pour un con que de l'ouvrir et ne laisser aucun doute sur le sujet."(Coluche - Pierre Desprosges - Gustave Parking). La corrida se vulgarise, c'est indéniable, ce qui est rassurant pour elle. Elle charrie jusqu'aux arènes, au même titre que le sport, le théâtre ou la musique, des néophytes qui sont autant de sources de financement nécessaires au fonctionnement et à la survie de notre passion. Néanmoins, de grâce, banissons une bonne fois pour toute cette rhétorique ignorante, vulgaire et autoritaire de nos arènes. Un ignorant qui se sait le fait en silence, un ignorant qui s'ignore se sent obliger de le manifester ! |
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Il y avait novillada à Hagetmau ce week-end. La "Feria du novillo" réduite dans sa plus simple expression, une sans piquée et une piquée. En même temps, c'est pas la "feria des novillos"... Pour honorer le contrat, et ne pas être obligée de changer le nom de la feria, la commission taurine hagetmautienne fit malgré tout sortir des Cebaga Gaga (ou Gago...) pour le dimanche des fêtes. Un lot hétérogène de présentation et de mental allant du faible manso à l'encasté en passant par le noblote pour trois novilleros, souvent en-dessous des possibilités du novillo qui leur était opposé et une présidence, encore une fois, en dessous de tout. Décevant spectacle qui commença avec 10 minutes de retard pour cause d'affluence aux guichets (une demi-arène), suivi d'une minute d'applaudissements à la mémoire conjointe d'André Dupérier et d'Ivan Fandiño. Les clarines retentissèrent, laissant sortir ... Photo - La Présidence Technique - 21 juillet 2016 - Romain TASTET |
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...un petit spécimen, mal armé, qui ne souhaita pas taper les burladeros et préfèra courir autour du ruedo. Le tercio de pique (au singulier) permit de confirmer les doutes. Le novillo est faible et arrêté. Colombo ne put rien. Pas de novillero sans novillo ! Le second fut plus intéressant. Affichant une caste et une mobilité certaines, il donna de la matière à Valadez qui ne sut que rarement en profiter. Novillo applaudi à l'arrastre et vuelta pour le novillero. Le troisième, copie du premier, croisa la route de Younes qui proposa une faena volontaire mais sans fond qui lui permit tout de même de couper une oreille. Le quatrième, un noblote de peu de forces, se laissa conduire par Colombo qui peu inspiré commença à genoux pour finir ... debout une oreille à la main. |
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Le cinquième, est à rapprocher du second. Il fut intéressant par sa caste, exprimée notamment durant un tercio de piques entretenu. Malheureusement, Valadez ne proposa rien, se contentant de toréer sur le passage. Il estoca d'une bonne épée qui fit tomber l'oreille. Le dernier de l'envoi fut invalide, et la présidence ne jugea pas bon de le changer. Quel risque pouvait-il bien y avoir à changer le dernier de la course dans une feria dédiée, dans son titre pour le moins, au novillo ? Quel respect accorde-t-on, dans ses conditions, à notre passion, aux novilleros, au public ? A quoi bon invoquer le respect pour le public puisqu'à Hagetmau les adeptes du "Ta gueule, connard !" sévissaient aussi (voir plus haut), faisant penser, que les voitures ont plus d'avenir dans ce ruedo que les toros... Hélas ! |
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A noter qu'en 2016, la "Feria du novillo" d'Hagetmau était composée de deux novilladas piquées : le samedi novillos de Raso de Portillo et le dimanche ceux d'Ana Romero. Raso de Portillo : "Six novillos de Raso de Portillo, très bien présentés, souvent de gabarit de toros, certains pauvres de tête, mais à ce niveau le cinquième et sixième parfaits. Tous deux piques, à l’exception du troisième et du sixième, trois châtiments. Toutes les rencontres au cheval, braves et fortes. Le troisième renversait le cheval alors que le quatrième le mettait en difficulté. A la muleta, pas faciles, mais pas férocement compliqués. Mais il fallait se battre et vouloir dominer." torobravo.fr Ana Romero : "Six novillos d’Ana Romero et un Raso de Portillo sorti en dernière position en remplacement du troisième Ana Romero de Luis David Adame qui s’est cassé une corne sur l’étrier du picador. Tous les Ana Romero, deux piques prises avec une belle bravoure et parfois avec force, poussant en mettant les reins. A la muleta, piquants, agressifs mais chargeant avec noblesse. Des novillos compliqués mais toréables." torobravo.fr |
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