Publié le 10 avril 2017
La crise sur l’attaque chimique et la « riposte » militaire américaine ont été des formidables prétextes pour le président américain qui a essayé ainsi de prouver qu’il n’était ni faible comme son prédécesseur, ni de connivence avec Poutine et encore moins complaisant vis-à-vis d’Assad. L’idée est donc d’envoyer un message ferme dans plusieurs directions :
- premièrement au régime syrien et à ses soutiens iranien et russe ;
- deuxièmement aux milieux stratégiques américains (renseignement) et atlantistes qui auront plus de mal à accuser Donald Trump de « forfaiture » dans le cadre d’un impeachment ;
- troisièmement aux médias qui ne pourront plus accuser Trump de faire le jeu des Russes et d’Assad et de tolérer l’intolérable ; ce qui pourrait contribuer à mettre fin aux polémiques qui ont trop nui à l’image du président dans son propre camp. (...)
On ne peut toutefois qu'être surpris surpris par le « timing » de l’attaque chimique attribuée à l’aviation syrienne. Celle-ci survenant la veille de la conférence internationale sur la Syrie tenue à Bruxelles qui « risquait » de réhabiliter le régime, puis peu après les expériences d’Astana qui avaient en partie remis en piste Damas dans le cadre d’un projet de cessez-le-feu, sans oublier les déclarations de Donald Trump et de l’ambassadrice américaine aux Nations Unies, Nikki Haley, qui avaient officialisé un changement de stratégie visant à ne plus considérer Assad comme l’ennemi mais à concentrer les efforts militaires contre les islamistes jihadistes. Apparemment, le régime syrien n’avait par conséquent aucun intérêt à agir de la sorte dans l’hypothèse où il chercherait à conserver ses soutiens et à être plus ou moins réintégré dans le concert des Nations. (...)