Est-ce que mesurer la pression artérielle lors d’un changement de position « coucher-assis » est aussi valide que lors d’un changement de position « coucher-debout » ? La réponse à cette question exige plus qu’un oui ou un non.
Le premier constat de mon examen de la littérature scientifique est qu’il n’y a pas d’étude qui porte directement sur la comparaison entre ces deux méthodes auprès d’un même échantillon. Surprenant quand même!
Le deuxième constat est qu’il n’y a pas une seule façon de faire pour détecter l’hypotension orthostatique [HO] (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2600002/). La façon de faire la plus fréquente est celle où l’on demande à l’aîné d’être couché pendant 5 minutes suivi d’une mesure en position debout à 1 et 3 minutes.
Le troisième constat noté est que lorsqu’une étude s’intéresse à la question de l’HO auprès d’une population sans problème de mobilité ou à risque de chute, la méthode privilégiée est celle de la mesure « coucher-debout ».
Le quatrième constat est qu’il y a des études qui ont démontré que la détermination de la présence d’une HO avec la méthode « coucher-assis » était valide auprès des patients atteints de la maladie de Parkinson (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26867507) ou encore chez des patients qui ont fait une chute (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27993582). Dans l’étude sur la maladie de Parkinson, on démontre que pour augmenter la sensibilité du test, il est préférable d’établir les seuils suivants pour reconnaître le maximum de cas d’HO : PAS ≥10 mmHg ou PAD ≥6 mmHg. Enfin, dans la seconde étude auprès des aînés qui avaient fait une chute, ils ont été en mesure de détecter la présence de l’HO chez 39% de leur patient avec la méthode « coucher-assis ». Elle est donc tout à fait pertinente dans ce contexte.
En somme, si l’aîné peut se lever en toute sécurité, il est recommandé d’utiliser la méthode « coucher-debout ». À l’opposé, s’il ne peut pas se lever, il est tout à fait acceptable d’employer la méthode « coucher-assis ».
Finalement, voici quelques autres données pertinentes dans les études citées :
- Saviez-vous que lorsque le patient passe de la position couchée à debout, c’est entre 10% et 15% de son sang qui se dirige dans ses jambes?
- L’HO est influencée par le moment de la journée, la prise d’un repas, les médicaments consommés et même la température ambiante.
- En plus des symptômes d’étourdissements et de syncope, l’HO peut se manifester par la faiblesse, la fatigue, le vertige, la vision brouillée, la DRS, la céphalée, le mal de dos, et la dyspnée.
- 7% des aînés sont atteints d’HO
- 50% des aînés présentant des facteurs de risque de maladies cardiovasculaires sont atteints d’HO.
- Il est normal que la pulsation cardiaque augmente de 5 à 12 battements lors du passage de la position couchée à debout.