Vermifuge chimique ou non? |
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Si l'on admet que les vers font partie de la vie du cheval mais qu'il faut aider celui-ci dans les conditions de vie que nous lui proposons, quelle stratégie peut-on appliquer pour faire au mieux? |
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Le fait que des vers puissent migrer dans certains organes, comme les poumons et que ceci soit plus néfaste qu’un vermifuge chimique ne se conteste pas. La question se pose lorsque le propriétaire souhaite passer à des vermifuges naturels et des plantes au lieu d’administrer benzimidazol, pyrantel, ivermectine, moxidectine. Cette façon de faire, précisément dans le cas des herbivores tels que les chevaux, est très proche de leurs pratiques dans la nature- après tout, les chevaux sauvages cherchent instinctivement les herbes qui peuvent contribuer à leur bien-être et leur santé et, éventuellement, contrecarrer les problèmes qu’ils rencontrent ; même immunodéprimé et parasité, aucun cheval n'aura tendance à ingérer volontairement un vermifuge chimique. De même les omnivores tels que les chiens, mangent des plantes et peuvent bénéficier de leurs bienfaits et pouvoir de guérison. Seuls les chats évitent généralement les plantes très parfumées et les convaincre qu'une cure de plantes aromatiques, n’est pas toujours facile – mais cela reste possible. |
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Quels seraient les inconvénients des vermifuges naturels ? En principe, il n'y a aucun argument contre, sauf peut-être que le vermifuge allopathique est rapide et radical – Mais ceci est aussi l’argument qui parle de plus en plus contre cette pratique pour beaucoup de propriétaires d’animaux, simplement parce que si les substances chimiques agissent aussi rapidement et efficacement contre les parasites, c’est parce qu'elles sont … des poisons violents et que ceux-ci peuvent aussi avoir en conséquences, des effets négatifs sur l’animal lui-même. En outre, ces poisons surchargent non seulement le tube digestif et le foie des animaux traités, mais aussi détruisent les micro-organismes du sol, sur lequel les excréments chargés de produits chimiques tombent (qu’il s’agisse de chiens, de chats ou de cheval). |
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L'intestin: le centre névralgique de la santé du cheval L'intestin n'est pas seulement un organe sensible, dont l'équilibre fragile peut être détruit par les substances chimiques mais c'est aussi le centre névralgique de la santé d'où vont être pilotées les défenses immunitaires du corps. En effet, une étude de l’institut de parasitologie de Munich a mis en évidence sur 7 élevages différents, que les substances chimiques ne détruisaient pas seulement la flore intestinale, mais affaiblissaient aussi le système immunitaire, car 12 jours après l’administration d’un vermifuge contenant de l’Ivermectine, des œufs se trouvaient de nouveau dans les crottins des poulains. Si les facteurs qui ont conduit au fait que les vers ont pu s'installer dans le corps d'un animal, ne sont pas modifiés, le déparasitage allopathique n’agit alors que sur la population vers adultes et les stades immatures en développement. Mais comme le vermifuge agit non seulement en tuant les vers mais aussi en tuant les micro organismes importants impliqués dans la digestion, ce qui réduit à néant l’équilibre fragile de la flore intestinale, l’organisme perd ses défenses naturelles – il en résulte non seulement un système immunitaire affaibli mais aussi une facilité pour les parasites digestifs à s’établir de nouveau, car l’organisme, une fois sa flore intestinale détruite, n’a plus la possibilité de se défendre. |
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Le milieu Si il faut absolument envisager une vermifugation chimique, car l’infestation est massive et tellement importante, qu’elle met les organes et le cheval en danger, il faudrait de manière concomitante, mettre en place des mesures préventives: - Eliminer les crottins des boxs, abris et prés ou stabulations
- Utiliser des stimulateurs des défenses du sol tels que les micro organismes efficaces qui peuvent empêcher le développement des œufs des vers tombés sur le sol
- Prévenir le sur pâturage
- Eviter d’avoir trop de chevaux sur de petites surfaces
- Rendre les sols défavorables au développement des vers. Par exemple les surfaces humides devraient être drainées, car les sols humides favorisent le développement d'hôtes intermédiaires de certains vers.
- Eliminer les œufs de gastérophiles visibles sur le pelages de chevaux (mouiller au vinaigre et enlever avec une lame de couteau)
- Si cela est possible, effectuer des rotations de pature avec des ruminants
Mais aussi: - Restaurer l’intestin des chevaux au système immunitaire affaibli à l’aide de plantes qui rendent le milieu suffisamment fort et hostile aux parasites afin d’éviter leur établissement et qu’ils soient naturellement éliminés
- Eviter une alimentation riche en céréales est une devise, car les vers se nourrissent essentiellement de glucides. Moins d’amidon dans l’alimentation et les vers se sentent moins à l’aise.
- On peut aussi conseiller aux propriétaires qui administrent des vermifuges chimiques, de procurer des plantes aromatiques à leur cheval, qui agissent en repoussant les vers mais aussi en maintenant l’état de la paroi intestinale et en soutenant le système immunitaire tout en restaurant le milieu intestinal afin d’éviter une autre vermifugation chimique.
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Quelles plantes? La nature dispose à cet effet de différentes plantes aux pouvoirs curatifs : - Gratte cul
- Coco râpée
- Feuilles de noisetiers
- Raifort
- Gaillet
- Menthe
- Ortie
- Ecorce d’orme rouge
- Graines de courge
- Clou de girofle
- Fenouil
- Graine de carvi
- Curcuma
Substances doppantes, à ne pas administrer non plus aux juments portantes car celles-ci favorisent la contraction musculaire : Autres plantes (attention aux juments d’élevage, celles-ci peuvent induire une stérilité) : Autres produits naturels |
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Comment détecter les vers? Il reste toujours à répondre à la question: "quand un traitement vermifuge est-il approprié?" Malheureusement, un échantillon de crottins n’est pas toujours significatif. La recherche de vers ronds : grands strongles, petits strongles et les vers pulmonaires peut être négative alors que les vers sont en déplacement dans le corps avant de pondre leurs œufs. Ainsi une analyse négative à 100% n’est pas la preuve d’absence de vers adultes dans l’intestin. En cas d'infestation par les gastérophiles, c’est seulement à l’été suivant, lorsque les vers pondent leurs œufs et après avoir causé des dégâts internes que l’infestation est détectable par la présence d’œufs dans les crottins. Et si un ténia est présent dans le caecum, il pourrait être détecté dans les crottins, à l’observation d’anneaux de ténia mature excrétés avec les oeufs dans les excréments, mais il s’est avéré que, malheureusement, deux sur trois examen fécaux se révèlent négatifs malgré infestation par le ver (si ces les anneaux ont été précisément été introuvables). En cas d’infestatoin par des vers ronds : - le cheval sera maigre malgré un bon appétit et une bonne quantité de nourriture.
- On peut observer un poil hirsute ainsi que des poils isolés plus longs, souvent sous le ventre. On peut aussi de la diarrhée ou des symptômes de coliques non reliés à un changement d’alimentation.
- Chez les poulains, la croissance peut stagner ou aller moins vite que chez d’autres du même âge.
- Il peut y avoir des démangeaisons, notamment autour de l’anus
En cas d’infestation par les vers pulmonaires (ce qui est rare), on peut observer : Les vers ronds pondent leurs œufs dans l’intestin de leur hôte, et ces œufs peuvent être excrétés dans les crottins. Les chevaux peuvent avaler les œufs ou les larves de certaines espèces en broutant dans les pâtures ou dans les boxes. Pendant leur développement, les larves migrent dans le corps et elles peuvent, surtout lorsqu’elles sont en grand nombre, occasionner des dommages. La plupart des espèces vivent dans l’intestin au stade adulte et y pondent à nouveau des œufs (à part les vers pulmonaires encore une fois très rares). Pour les gastérophiles, on peut observer les œufs sur le poil, essentiellement sur les antérieurs et il est possible de les enlever avec la lame d’un couteau, après avoir humidifié la zone avec du vinaigre de cidre. Ils risquent d'être avalés par le cheval lorsqu'il se lèche et vont se développer dans l'estomac. Au début de l’infestation par les gastérophiles, les chevaux peuvent avoir des difficultés à mâcher ou avaler, ils peuvent maigrir car ils mangent mal et les blessures occasionnées à la paroi stomacale font que la digestion se fait mal et la nourriture est mal assimilée. C'est seulement après 9 mois, l'été suivant, que les adultes pondront des oeufs que l'on pourra retrouver dans les crottins. En cas de ténia, on observera une perte de poids massive qui ne peut s’expliquer par un manque de nourriture. Les anneaux matures du ténia seront excrétés avec les œufs dans les crottins. Des acariens jouent ensuite le rôle d’hôte intermédiaire. Ces derniers survivent également dans le foin et le fourrage sec qui peut donc aussi être source d’infestation. |
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Résistances Que les benzimidazols (Panacur, Rintal) ont des vers résistants n’est pas nouveau, de même pour le pyrantel. Il y a actuellement aussi des preuves que l’ivermectine a également trouvé des résistances. Il est aussi à noter que les petits strongles ne sont pas sensibles au pyrantel et que la moxidectin ne devrait pas être employée sur les vers pulmonaires. De même pour les ténias, praxiquantel (Droncit, Equimax), en cas d’administration fréquente, peuvent se révéler inefficaces. De même que les vermifuges allopathiques peuvent se révéler inefficaces lorsque mal employés, sous dosés ou trop souvent, les remèdes phytotherapeutiques peuvent aussi avoir une efficacité diminuée. Ce ne sont pas ici les vers qui deviennent résistants, mais le corps qui s'habitue et n'y réagit plus de manière aussi fiable. Il ne faut pas penser que "trop" est mieux que "trop peu" que ce soit en allopathie ou en phytothérapie. On ne peut donner à un hongre la même chose qu'à une jument portante. |
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Stratégies Variez les vermifuges naturels Il est important à mon avis, de varier aussi les vermifuges naturels. Faites-vous une liste variée de plantes, huiles essentielles, terre de diatomée, etc. Si vous êtes en mesure de le faire, testez en kinésiologie ce dont votre cheval a besoin, quand, en quelle quantité et pendant combien de temps. Par ailleurs, en naturel, il n'est pas possible de se contenter de de 3-4 vermifuges ponctuels par année. L'entretien des voies digestives devrait selon moi se faire sur le long terme au quotidien. Entretenez l'environnement Confinement, surpaturage, laissent la part belle aux parasites. Ramasser les crottins, entretenir les sols, éviter le surpaturage, contribuent à limiter l'infestation par les vers. Entretenez le milieu: nutrition, minéralisation, bactéries intestinales La pauvreté de l'alimentation de nos chevaux domestiques est incontestable. A moins de vivre dans des régions où la flore est encore diversifiée, les foins sont produits sur des sols apauvris par une agriculture intensive et l'emploi d'engrais chimiques, ils sont donc pauvres en minéraux, enzymes et vitamines. La diversité florale se résume à 1-2 espèces de cultivars sélectionnés. Dans un environnement confiné, le cheval ne peut choisir ce qu'il aimerait. Il suffit de le promener dans la nature pour voir qu'il cherchera des branches, des feuilles, des plantes qui nous sembleraient "peu attractives" à la base. L'environnement (air, eau) sont pollués et ceci affecte le système immnunitaire, les fonctions thyroïdiennes et détruit la flore intestinale. L'environnement actuel est tel qu'il nous faut complémenter les chevaux afin de maintenir leur système immunitaire: - en minéraux (les formes ioniques sont peu assimilables par le cheval, préférez les formes chélatées - évitez les pierres à lécher contenant de l'urée).
- aider leur système hépathique et thyroïdien mis à mal par la pollution
- entretenir la flore intestinale entre les vermifugations, par exemple Excel et DynaPro
- Proposer des variétés de plantes qui aideront l echeval à entretenir son système digestif
Nous pouvons compter qu'il faut 2 ans au cheval pour trouver un équilibre lorsque nous passons d'une gestion conventionnelle à une gestion "naturelle" des parasites. Avant cela, le système est fragile et doit être restaurer grâce à notre vigilance. |
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