Newsletter #10 - Dec 2018 Inde India |
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🇫🇷 Bombay, des arômes d’épices se mêlant aux parfums de l’encens et du camphor, entrecoupés par quelques vagues d’émanation d’égouts, un déferlement de couleur et d’étoffes à gauche, le clinquant des dorures et paillettes à droite, la frénésie du trafic routier et ses incessants coups de klaxons. Il n’y a pas de doute, je suis envoutée à la seconde où je plonge dans le bain de la vivante Inde ! |
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🇬🇧 Bombay, spices aromas mixing blending with the parfume of encens and camphor, interrupted by waves of effluviums from the sewages, an outpouring of fabrics and colors on the left, the flashy of gildings and glitters on the right, the frenzy of the traffic and the incessant blows of horns. There is no doubt, I am bewitched the second I dive into the bath of the lively India! |
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Profession, waste picker En Inde, les personnes qui vivent de la récupération et vente de matériaux trouvés dans les poubelles sont appelés waste pickers (on leur attribue également le très critiquable surnom de « scavenger » - charognard en anglais). La majorité d’entre eux font partie de la caste des Dalits (intouchables). Ils ne constituent pas systématiquement la population la plus pauvre des villes indiennes, mais sont régulièrement victimes d’exclusion et de discrimination de la part de la population de part leur occupation, leur statut social et leur genre : la majorité des chiffonniers, dans la très patriarcale société indienne, sont des femmes. En Inde, on estime que 60% des déchets sont recyclés, essentiellement grâce au secteur informel dont les waste pickers constituent la base. |
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Occupation, waste picker In India, people who leave from recovery and sale of waste are called waste pickers (they are also attributed the very dubious nickname of « scavenger »). Most of them are part of the Dalit (Untouchable) caste. They are not always among the economically poorest, but they are usually among the most socially excluded and discriminated against populations in urban areas, because of their occupation, their social status and gender : most of waste pickers, in the very patriarchal Indian society, are women. In India, we assess that 60% of waste is recycled, mainly thanks to the informal sector of which the waste pickers represent the basis. |
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Pune, ville exemplaire grâce aux waste pickers Le temps de récupérer de mon jet lag (Canada-Inde quand même …), je fonce à Pune, seconde ville de l’Etat du Maharashtra (l’Etat de Bombay), qui s’est particulièrement démarquée pour sa gestion des déchets. Si vous habitiez à Pune, vous confieriez vous déchets aux waste pickers membre de SWaCH, une coopérative auto gouvernée par des waste pickers que j’ai eu la chance de rencontrer. Gare aux fainéants du tri sélectif : SWaCH ne récupère que les déchets triés ! Impulsé par la lutte syndicale des waste pickers du KKPKP (premier syndicat de waste-pickers du pays), les waste pickers de Pune ont réussi à faire évoluer leur métier alors cantonnés aux bords des routes et aux décharges vers un réel service de collecte des déchets en porte-à-porte. Ils sont désormais reconnus par la municipalité (PMC - Pune Municipality Corporation) comme les fournisseurs officiels du service de collecte et de valorisation des déchets de Pune. Les 3000 waste-pickers membres de cette coopérative détournent annuellement des décharges 50 000 tonnes de déchets, pour leur recyclage. Les waste-pickers sont indispensables par leur travail de sensibilisation réalisé tous les jours lors de leurs collectes auprès de 640 000 menages de Pune. En refusant parfois les déchets non triés, ils participent à une responsabilisation des ménages pour le tri des déchets. SWaCH est également engagée sur le terrain des déchets sanitaires (protections féminines et couches culottes utilisées quelques heures et très polluantes durant des siècles …) et de l’innovation. Au delà de la mise en place et du maintien d’un système de valorisation des déchets efficace, efficient et résilient, l’action syndicale du KKPKP et le modèle de la coopérative SWaCH a changé la vie de milliers de familles de chiffonniers. Celles-ci travaillent dans de meilleures conditions, obtiennent des revenus plus réguliers le sentiment de participer à une activité importante pour la société et le contact régulier avec les habitants, leur permettent d’être moins marginalisés. Ce progrès leur permet également de scolariser leurs enfants et de briser le cercle de l’analphabétisation, obtenir une assurance maladie et ainsi sécuriser leur avenir. |
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Pune, a remarquable city thanks to waste pickers As soon as I recover form my jet lag (Canada-India is pretty rough), I go straight to Pune, the second city of Maharashtra state (the state of Bombay), which stood out for her remarquable waste management. If you’d leave at Pune, you’d give your waste to the waste pickers members of SWaCH, a cooperative self governed by waste pickers which I had the opportunity to meet. May the lazy people watch out : SWaCH only takes care of sorted waste ! Driven by the trade-union struggle of waste pickers from the KKPKP (the first union of waste pickers in the country), they have managed to change their business then confined to the edges of roads and dumpsites to a real door-to-door waste collection service. They are now recognized by the municipality (PMC for Pune Municipality Corporation) as the official providers of a service of waste collection and recovery in Pune. The 3000 members of this cooperative divert 50 000 tons of waste from dumpsites for recycling. Waste pickers’ work is essential because of the awareness they carry out every day during their collection tour to 640 000 households of Pune. By sometimes refusing non-segregated waste, they contribute to a responsabilisation of people for waste segregation at source. SWaCH deals also with sanitary waste (feminine protection and diapers which are used for a few hours and contaminates for centuries) and innovation. Apart from the implementation and the maintaining of an efficient, effective and resilient solid waste management system, the union action of the KKPKP and the model of SWaCH cooperative has changed the life of thousands of families of waste pickers. They work in better conditions, they get more regular incomes, the sense of participating to a useful activity and regular contacts with inhabitants makes them less marginalized. They can also send their children to school and eventually break the circle of illiteracy, get health insurance and secure their future. |
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L'enseignement des organisations de chiffonniers Alors qu’une vision technocrate semblerait s’imposer dans le domaine de la gestion des déchets dans le monde, prônant la centralisation et la mécanisation à coup de millions d’euros d’investissement pour des éléphants blancs, SWaCH et les autres organisations de chiffonniers rencontrées dans ce projet, prouvent l’efficacité écologique, l’efficience économique et la résilience de systèmes décentralisés basés sur une main d’oeuvre aux méthodes artisanales et développés au plus proche des ménages. Ils se joignent au plaidoyer international qui s’oppose à la privatisation de l’accès aux déchets (et la conséquente évolution vers des systèmes d’incinération) qu’ils considèrent comme la principale menace pour leur métier (et leur vie) mais aussi comme une aberration économique et écologique. ▶️Ecouter le podcast « Le chiffonnage, archaïque, vraiment? » |
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The lesson of the organizations of waste pickers While a technocrat view seems to impose in solid waste management field in the world, which advocates the centralization and mechanization through millions euros investments in white elephants, SWaCH and other waste pickers organisations met through this project, demonstrate the ecological efficiency, the economical effectivity and the resilience of decentralized systems based on an manpower with artisanal methods and developed closer to households. They meet the international advocacy which contest the privatization of access to waste (and the related move of final waste disposal systems toward incineration and waste-to-energy schemes) they consider as the main threat to their job (and life), and also as an economical and ecological aberration. |
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Le voyage dans le voyage Le voyage en Inde se poursuit : zones rurales du Maharashtra, plages de Goa, plantations de thé et backwaters du Kerala, introduction à la vie en communauté à Auroville, cité antique et exploration des grottes à Hampi… en déconnexion (quasi) totale des réseaux sociaux. A notre époque c’est pas facile, mais ça change la vie ! Car je réalise que les réseaux sociaux nous maintiennent dans une zone de confort virtuelle où il est surtout question de flatter notre ego, et qui finalement nous éloigne de l’essentiel : nous-même. Me reconnecter à moi-même m’a permis d’écouter davantage mes besoins, laisser de la place à la petite voix en moi, m’adonner à des loisirs jamais explorés auparavant, développer ma créativité, se concentrer sur l’instant présent et me projeter vers des projets de vie connectés à mes profonds désirs. Catalysée par des rencontres intellectuellement et spirituellement stimulantes (j’ai quand même l’impression que peu de touristes lambda vont en Inde), mon expérience de l’Inde a élargi ma perspective pour une meilleure compréhension du monde et de mon monde, m’a permis d’accepter mes erreurs du passé et de comprendre et de pardonner celles des autres et de laisser grandir mon empathie envers mon prochain. (amen) L’Inde aura été une parfaite conclusion à cette incroyable aventure ! Mon retour en France suivra le chemin de la détermination et de l’optimisme, mais avant ça je suivrais surtout la voie du transsibérien ! Retour en France oui, mais en train ! A bientôt pour de nouvelles aventures ! |
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The journey inside the journey The journey in India goes on : rural areas of Maharashtra, beach of Goa, tea plantations and backwaters in Kerala, introduction to community life in Auroville, antic city and exploration of caves in Hampi … in an (almost) deconnection from social medias. I's not easy nowadays, but but it changes the life ! Because I figured out that social medias maintain us in a virtual confort zone that mostly aims to flatter our ego and that finally keeps us far from the essential : our self. By reconnecting with myself I could better listen to my needs, let the little voice inside me grow, give myself to leisures I have never explored before, develop my creativity, think to the present moment and project myself to life projects more connected to my deep desires. Catalyzed by stimulating meetings in an intellectual and spiritual way (I figured out that the average tourist does not go to India) my experience of India widened my perspective to understand the world and my world, allowed me to accept my past mistakes and to understand and forgive those of others, and to let my empathie towards others grow. (Amen) India would definitely be a perfect conclusion to this amazing adventure ! My return to France will follow the path of determination and optimism, but before that I will follow the way of the Transsiberian ! Return to France, yes, but in train ! See you soon for the next adventures ! |
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